L'appel à manifester contre la réforme des retraites pourrait faire du jeudi 19 janvier le premier jour d'un mouvement d'ampleur. Dans ce contexte, des craintes pèsent une nouvelle fois sur les stations service, qui redoutent de voir affluer de nombreux automobilistes inquiets de la situation.
Des files de véhicules aux stations service, des cuves à moitié vides. L'automne 2022 et sa pénurie de carburants aura durablement marqué l'esprit des automobilistes.
À quelques jours du mouvement social du jeudi 19 janvier contre la réforme des retraites, les inquiétudes commencent à ressurgir. La mobilisation pourrait-elle ressembler à l'épisode de 1995 et paralyser le pays ?
Les stations service anticipent
Poussés par l'appréhension, de nombreux automobilistes pourraient être tentés de faire le plein de leur véhicule. Un réflexe contre-productif mais déjà anticipé par de nombreuses stations, comme nous l'explique Stéphane, livreur en carburant et conducteur d'un camion citerne : "Depuis déjà une bonne semaine, nos clients (Leclerc, carrefour et Super U, ndlr) font le plein à ras bord de leur cuves, et on continue de les remplir très régulièrement. Mais si les automobilistes s'affolent sur les pompes comme la dernière fois, ça n'y fera rien..."
Par temps d'incertitude, les automobilistes peuvent vouloir remplir leur réservoir bien plus fréquemment que d'habitude et ainsi multiplier par 3 la consommation courante de carburant dans les stations. Dès lors, "on ne peut plus suivre la cadence d'approvisionnement nécessaire", déplore Stéphane, qui constate que pour l'heure, il n'y a pas d'affolement. "Mais demain, c'est la veille du mouvement social, alors on peut s'attendre à tout", complète-t-il, un brin désabusé.
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Le professionnel espère que les conducteurs continueront de garder leur sang froid et ne s'affoleront pas, pour préserver les réserves en hydrocarbures et éviter la pénurie. Il ne se prive pas non plus d'un tacle réglementaire en fustigeant les annonces alarmistes des médias - radio et télé confondues - qui participent à alimenter la crainte de la population, dans un contexte quelque peu inflammable...