Depuis le début du mouvement de grève contre la réforme des retraites, le groupe APRR a constaté une hausse de la fréquentation sur ses autoroutes.
Des trains en moins dans les gares et des gens en plus sur les routes. La mobilisation contre la réforme des retraites, qui perturbe depuis le 5 décembre la circulation des trains, s'est bien sûr ressentie sur le trafic autoroutier. "Depuis la mi-décembre à aujourd'hui, on a constaté une variation dans le trafic avec des flux supplémentaires, confirme Guillaume Hérent, directeur général adjoint d'APRR, qui exploite le réseau concédé d'une grande partie est de la France. L'approche des grandes villes notamment a été plus impactée."
Sur l'ensemble du réseau APRR, la hausse est évalué entre + 5 % et + 6 % par rapport aux prévisions de trafic. "On a des axes qui ont pris beaucoup plus que d'autres. Sur certains, on est allé jusqu'à + 10 % de trafic, mais ce n'est pas généralisé à tout le réseau. Sur l'autoroute A6, sur Paris-Lyon, on a eu plus de trafic que d'habitude. Mais sur des trajets plus ruraux, on a parfois vu très peu de variation", complète le responsable du groupe autoroutier.
En plus de l'autoroute A6, ce sont les axes qui accèdent aux grandes villes qui ont connu des hausses de fréquentation. "Aux alentours de Dijon, sur l'A31, sur l'A39, on a eu l'arrivée de clients. Également aux alentours de Besançon ou entre Besançon et Dole", liste Guillaume Hérent.
"Durant les quinze jours des fêtes de Noël, on a vu des trajets plus longs. On pense que les gens qui voulaient rejoindre leur famille pour les fêtes de Noël ont préféré assurer la sécurité avec un déplacement en voiture plutôt qu'un déplacement en train."
Plus de bus sur les routes
Certains ont choisi le bus pour se déplacer. "On s'est rapproché des compagnies de bus, notamment Flixbus ou Blablabus, ils nous ont confirmé qu'ils avaient eu un nombre de demandes de places beaucoup plus important qu'à l'habitude, détaille le responsable. On a eu cet effet-là aussi sur nos aires de service, avec un nombre de bus plus important que ce qui avait été prévu."Les automobilistes ont dû subir quelques ruptures de carburant. "Les livraisons se font un peu à flux tendu et certaines ont subi des gros retards liées à des blocages de sorties de raffinerie. Mais il n'y a pas eu de camions qui ne sont jamais arrivés, plutôt des gros retards. On s'est retrouvés à cinq reprises sur le réseau avec des stations qui étaient en manque de carburant par rapport à la demande des automobilistes."
Par contre, il n'a pas été constaté de variations du côté des demandes d'abonnement au télépéage. Pour ceux qui effectuent d'habitude le trajet entre leur domicile et leur travail en train, l'autoroute était une solution de repli temporaire le temps des perturbations mais pas un changement durable.