Depuis le 3 septembre, Fatoumata Gary parcourt la France à pied pour lutter contre le harcèlement scolaire. Elle a notamment fait plusieurs haltes dans des écoles, comme en Bourgogne, pour sensibiliser les plus jeunes à cette cause.
Il lui reste 6 771 kilomètres à marcher. Le 3 septembre, Fatoumata Gary, une animatrice sportive de 36 ans, a quitté sa ville de Mulhouse pour l'un des plus grands défis de sa vie : faire le tour de France en marchant neuf mois.
Jusqu'au mois de juin, elle va donc marcher pour sensibiliser à la lutte contre le harcèlement scolaire. Durant son périple, elle s'arrête dans des écoles pour sensibiliser les plus jeunes.
"Ça ne peut pas s'arrêter à un enfant"
Alors qu'elle est en ce moment-même dans l'Allier (Auvergne-Rhône-Alpes), elle nous raconte pourquoi cette cause lui tient à cœur. "Quand j'ai travaillé dans ce milieu lors de ma première année en tant qu’animatrice, j’ai été témoin d’une situation de harcèlement. J’en ai parlé et j’ai essayé de mobiliser tout le monde mais c’était difficile quand tu viens d’arriver. J’ai failli démissionner. Finalement, à la fin d’année tout était réglé. Les parents sont alors venus me remercier, et je me suis dit que ça ne pouvait pas s’arrêter à un enfant."
C'est ainsi qu'elle créée une association en décembre 2022 pour lutter contre le harcèlement scolaire, les athlètes de l'espoir. "Grâce à cette association, on fait de la sensibilisation par le biais du sport. Et puis on a eu ce projet de faire le tour du pays", explique-t-elle.
Depuis le 3 septembre, un véhicule d'assistance conduit par son conjoint la suit. Chargé de transporter toute la logistique, la nourriture, les vêtements, il a aussi la mission de trouver un logement à Fatoumata pour la nuit. Mais elle peut compter sur la générosité des habitants chez qui elle loge. "J'ai dormi dans des campings, des hôtels et des gîtes. Je n'ai quasiment jamais payé, j'ai toujours pu compter sur la gentillesse de ceux qui m'accueille."
Une expérience difficile à Dijon
Fatoumata marche entre 25 et 35 kilomètres par jour. Partie de Mulhouse pour redescendre dans le Doubs, elle est arrivée en Côte-d'Or en début de semaine. Mais son passage dans le département a été gâché par quelques complications.
"À Dijon, j'ai ressenti beaucoup de fatigue musculaire. Je n’ai pas trouvé d’hébergement, on a appelé la mairie qui nous a dit de contacter le 115 car on peut être considéré comme SDF. Je n’ai pas senti d’accueil dans cette ville, et ça m’a vraiment fait mal. Finalement, j'ai réussi à trouver un hôtel", raconte-t-elle.
Aujourd'hui, elle a quitté la région pour se rendre à Vichy. Elle descendra dans le Sud, en passant par Lyon et Saint-Etienne, avant de se diriger vers l'ouest et de remonter vers la Bretagne.
Après un passage dans le Nord-Pas-de-Calais, elle se rendra en Île-de-France pour un dernier effort jusqu'à Mulhouse. Un retour dans sa ville natale où elle retrouvera ses deux enfants, sûrement fiers du défi relevé par leur mère.