Pendant la première guerre mondiale, cette plaine agricole, a été un site stratégique ferroviaire de premier plan : dès 1914, la gare régulatrice d’Is-sur-Tille acheminait les troupes, du matériel et du ravitaillement vers les zones de combat. En 1917, l’Armée Américaine a construit ici une seconde gare, géante, sur 250 hectares, l’une de ses principales bases logistiques : le camp William.
Ces images filmées par les Américains montrent le chantier commencé en octobre sous la pluie. Avec des excavatrices importées des Etats-Unis, le 16ème régiment du Génie de l’armée Américaine, assèche les marais de la rivière (la Tille). Il construit des remblais pour créer des plateformes, installer des rails, des baraques, des entrepôts. A l’heure du repas les soldats se précipitent aux cuisines pour la distribution avec leurs gamelles qu’ils rincent ensuite dans d’immenses cuves d’eau chaude.
Le camp est achevé en mars 1918. 8000 hommes y vivent en permanence. 25 000 soldats allant ou revenant du front y transitent chaque jour, mais aussi des civils qui travaillent. Avec 20 hectares de stockage à ciel ouvert, 175 km de voies ferrées, 390 entrepôts, un hôpital de 500 lits, 250 baraquements, le camp américain est une petite ville. Il y a même un parc de loisirs et un théâtre de 1800 places.
Is-sur-Tille ravitaille les forces américaines, plus de 800 000 hommes. Une boulangerie industrielle produit chaque jour jusqu’à 450 tonnes de pain en cas de besoin, soit un million de rations. Au total, près de deux millions de soldats américains et environ 4 millions de tonnes de matériaux militaires et denrées alimentaires ont été amenées vers le front. Le camp a été démantelé un an après la fin de la guerre. Il ne reste plus aujourd’hui que la cheminée du mess des officiers et les noms de 238 soldats américains gravés sur le monument aux morts d’Is-sur-Tille
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