"Il faut continuer de cohabiter avec elles" : en Côte-d'Or, les hirondelles sous étroite surveillance

Pour la neuvième année consécutive, la Ligue de protection des oiseaux étudie l'état d'une population d'hirondelles dans une ferme de Flavigny-sur-Ozerain (Côte-d'Or). Avec un constat : malgré la diminution de leur nombre, la colonie se porte relativement bien.

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"Le but, c'est d'avoir une idée de comment se portent les populations d'hirondelles locales." Voilà neuf ans que la Ligue de protection des oiseaux (LPO) se rend dans une ferme de Flavigny-sur-Ozerain, dans l'ouest de la Côte-d'Or.

Une colonie qui "se porte bien"

"On essaie de voir si elles ont tendance à diminuer, à augmenter, si l’hirondelle de fenêtre prend le pas sur l’hirondelle rustique, si la nidification est plus tardive que les années précédentes...", détaille Simon-Pierre Babski, référent scientifique à la LPO en Bourgogne-Franche-Comté. "C'est ce suivi, cet exemple, qui nous permet de donner une image des populations à l'échelle départementale."

Au programme, l'étude d'une centaine de nids, disséminés dans sept bâtiments. Ils ne sont cependant pas tous occupés. Certains sont trop vieux, d'autres seront reconstruits au début de la saison de reproduction.

Chaque nid est doté d'un numéro qui lui est propre par les spécialistes, qui sert à les inventorier. Une fois consignés dans un carnet dédié, les abris sont analysés.

Ça nous permet d'avoir, sur du moyen terme, c'est-à-dire plusieurs dizaines d'années, une tendance de l'évolution de la colonie.

Simon-Pierre Babski, référent scientifique LPO Bourgogne-Franche-Comté

Malgré quelques fluctuations du nombre d'individus, la colonie se porte bien. Les nids servent en effet de refuge à une quarantaine de couples d'hirondelles, de fenêtre ou rustiques.

L'hirondelle, "symbole" des espèces en déclin

À l'échelle de la France, les populations d'hirondelle ont diminué d'environ 30% en l'espace d'une trentaine d'années. Du côté de la Bourgogne-Franche-Comté, ce n'est pas moins de 42% d'hirondelles rustiques de moins, entre 2022 et 2019.

"Ce sont des oiseaux symboles qui sont pris comme exemple des espèces en déclin, car elles sont connues de tous", note Simon-Pierre Babski. "On observe en effet une forte diminution des populations ces dernières années, ce qui nous inquiète. Mais elles ne disparaissent pas : les populations diminuent."

Cette chute du nombre d'hirondelles s'explique notamment par la dégradation de leurs conditions de reproduction. Elles disposent en effet de moins en moins d'endroits pour nicher, tandis que leurs ressources alimentaires, certains insectes, diminuent également. 

"Il y a aussi des problématiques plus globales", ajoute le scientifique. "Le changement climatique fait que sur leurs sites d'hivernage notamment en Afrique, il y a des sécheresses plus régulières, qui font que les oiseaux reviennent avec un moins bon état sanitaire. Et du coup, elles vont moins bien se reproduire."

Reste qu'il est tout à fait possible, à l'échelle humaine, de participer à leur préservation. Vous pouvez par exemple installer des nichoirs, afin qu'elles disposent d'un lieu d'accueil. Autre possibilité : laisser ouvertes les portes de granges, là encore pour que les oiseaux puissent nicher à l'intérieur.

"Il faut continuer de cohabiter avec elles. Et puis inciter plus largement nos politiques à mieux cohabiter avec la faune sauvage. Ça s'adresse aussi aux promoteurs, constructeurs...", ajoute Simon-Pierre Babski. "On peut tout à fait faire en sorte de cohabiter avec la biodiversité, tout en conservant nos activités humaines. C'est d'ailleurs tout le but de la LPO."

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