En vue des élections législatives au mois de juin, les partis politiques négocient entre eux afin de créer des unions assez fortes. En ligne de mire, deux cibles : imposer un maximum de représentants à l'Assemblée nationale et obtenir des financements.
Dans un peu plus d’un mois, l’Assemblée nationale accueillera ses 577 nouveaux députés. Entre le 16 et le 20 mai, les candidats devront déposer leurs candidatures aux élections législatives.
Pourquoi les partis négocient-ils ?
En cherchant à créer des unions comme La France insoumise (LFI) qui s'est récemment associée avec Europe Ecologie Les Verts (EELV) et le Parti communiste français (PCF), les groupes politiques cherchent à avoir le plus de poids possible à l’Assemblée nationale.
Après les élections, trois cas figures peuvent se réaliser :
- Le parti d’Emmanuel Macron, La république en marche (LREM) obtient la majorité absolue : au mois 289 sièges. Dans ce cas et si la majorité reste unie, le parti peut appliquer son programme sans trop d’encombres. En 2017, LREM avait obtenu 308 sièges à l’Assemblée nationale.
- Les députés LREM obtiennent une majorité relative : dans ce cas, les députés de l’opposition peuvent bloquer le passage de certaines lois.
- La famille politique du Président de la République est minoritaire : le groupe politique ayant la majorité peut choisir le Premier ministre. Voilà pourquoi Jean-Luc Mélenchon parle de troisième tour.
La représentation à l’Assemblée nationale n’est pas la seule motivation des groupes politiques. Dans cette course aux sièges, l’enjeu financier rentre aussi en compte. Relativement à la loi sur la transparence financière de la vie politique de 1988, ce sont les résultats aux élections législatives qui déterminent le montant que les partis recevront de la part de l’État. Les aides du gouvernement représentent la première source de revenus des familles politiques. Le nombre d’élus est aussi un élément du calcul.
Il faut retenir qu'un vote donne lieu au versement d'environ 1,60 euros chaque année pour le parti et jusqu'à la fin du quinquennat. Pour cela, il suffit que les comptes du parti soient publics et que le parti obtienne au moins 1 % des suffrages dans au moins 50 circonscriptions. Une partie des dotations peut être retirée en cas de non-respect de la parité.
À quoi sert un député ?
Un député peut voter les lois, mais pour voter une loi il faut déjà la préparer. Les 577 députés sont réparties dans huit commissions chargées d’évaluer les différents thèmes pour la préparation des lois. Une fois que la loi est prête, elle est présentée à l’Assemblée nationale. Les députés peuvent alors déposer des amendements (modifications) à la loi.
Les députés peuvent proposer à l’Assemblée de créer une commission d’enquête, voire de renverser le gouvernement en proposant une motion de censure. Il faut 1/10ème des députés pour cela. Enfin, un député peut interroger directement les ministres au sujet de sa circonscription ou de la politique d’un ministre.