Au lendemain des résultats de la présidentielle 2022, La France Insoumise se mobilise pour s'imposer au "troisième tour" de l'élection. En Côte-d'Or, les militants comptent bien faire tout leur possible pour s'implanter localement et offrir à Jean-Luc Mélenchon le poste de Premier ministre qu'il convoite.
18,04%. Voilà le score en Bourgogne de Jean-Luc Mélenchon (LFI) au premier tour de l'élection présidentielle, le 10 avril dernier. Au total, le candidat de l'Union Populaire totalise près de 160 000 voix dans l'ensemble des quatre départements (Côte-d'Or, Nièvre, Saône-et-Loire et Yonne), pour un peu moins de huit millions au niveau national.
Pas assez cependant pour se qualifier au second tour, finalement remporté par Emmanuel Macron (LREM), dimanche 24 avril. Dès la réélection du président sortant, Jean-Luc Mélenchon a réitéré son appel aux Français à l'élire Premier ministre, au "troisième tour" incarné par les élections législatives, les 12 et 19 juin prochains.
"L'extrême droite a été battue", se félicite Arnaud Guvenatam, co-chef de file LFI dans la première circonscription de Côte-d'Or. "Mais c'est Macron qui a été réélu, donc on sait également qu'on n'a rien à attendre sur le social ou le climat."
Un parti performant aux élections nationales, mais plus en difficulté localement
Celui qui avait déjà porté les couleurs "insoumises" aux législatives de 2017 l'assure : toutes les forces locales du mouvement seront mobilisées pour faire élire Jean-Luc Mélenchon.
"En ce moment, on organise la structuration, on recrute, on réfléchit à l'organisation du terrain. On a aussi réalisé des appels à candidature pour les législatives", indique Arnaud Guvenatam.
Si l'ambition est claire, rafler le plus de sièges possibles à l'Assemblée nationale, la concrétiser ne sera peut-être pas aussi simple. En 2017, aucun des candidats présentés par La France Insoumise n'était parvenu à s'imposer dans les cinq circonscriptions de Côte-d'Or. Et finalement, seuls 17 députés mélenchonistes avaient été élus sur l'ensemble du territoire national.
Un échec à implanter localement des élus confirmé aux départementales en 2021 (aucun élu LFI sur les 23 cantons de Côte-d'Or), ou aux régionales (aucun siège pour la liste insoumise). Pour autant, Arnaud Guvenatam se veut optimiste pour le cru 2022.
On n'a pas d'implantation en terme d'élus, mais on est quand même implanté sur le terrain. On a eu des victoires politiques et nos scores augmentent à chaque fois.
Arnaud Guvenatam, co-chef de file LFI dans la 1ère circonscription de Côte-d'Or
"La France Insoumise est un mouvement jeune", rappelle-t-il. "On est présent aux élections locales, avec des scores honorables. Et il y a toujours une difficulté à s'implanter pour les mouvements de gauche."
La bataille pour la mobilisation des électeurs
Le 15 avril, le parti de Jean-Luc Mélenchon a écrit à d'autres formations de gauche (EELV, PCF et NPA), en leur proposant de rejoindre un label. Un appel du pied en prévision des législatives, dans le but de former "une majorité politique à l'Assemblée nationale".
"On est encore en discussion avec les autres partis", confirme Arnaud Guvenatam. "On a proposé que l'Avenir en commun soit la base du programme pour l'alliance, avec des lignes rouges comme la retraite à 60 ans. Mais alliance ou pas, la question c'est de mobiliser les gens."
Pour rappel, l'abstention au second tour des élections législatives de 2017 avait atteint le chiffre record de 57,36%.
Il y a démobilisation des électeurs aux scrutions intermédiaires, en plus d'une prime au gagnant. Notre but, c'est qu'ils continuent de se mobiliser, et que cette mobilisation s'amplifie.
Arnaud Guvenatam
Et pour mobiliser, rien de tel que les "vieilles méthodes", comme "les mobilisations militantes ou le porte-à-porte". Mais seront-elles efficaces cette année encore ? Réponse les 12 et 19 juin prochains.