Lundi 29 avril, un hibou grand-duc s'est introduit dans un poulailler de la ferme du Pontot à Gevrey-Chambertin (Côte-d'Or). Au total, 800 poules sont mortes. Un coup dur pour cette entreprise familiale fondée en 1985.
Il n'a jamais vu ça en plus de 30 ans d'activité. Il y a une semaine, Philippe Plançon, gérant de la ferme du Pontot à Gevrey-Saint-Chambertin, a perdu près de 800 poules en l'espace d'une nuit. On pourrait penser qu'un renard soit l'auteur de l'attaque, mais il s'agit d'un tout autre animal.
"Ça fait un peu peur, ça a l'air méchant et ce n'est pas petit !"
Lundi 29 avril, un hibou grand-duc s'est introduit dans le poulailler par l'une des trappes. "Quand mon frère est rentré, il a cru à une buse, et puis il a vu le hibou. Il s’est réfugié et il est resté là. On ne savait pas quoi faire, alors on l’a laissé. Ça fait un peu peur, ça a l'air méchant et ce n'est pas petit. Le lendemain, on a rouvert les grandes portes et on a fait du bruit pour le faire bouger et il est parti."
C'est à ce moment-là que Philippe Plançon et son frère se rendent compte des dégâts. La nuit, terrorisées face au rapace, les poules s'étaient entassées dans deux coins du poulailler et se sont étouffées entre elles. 800 sont mortes au total. "Quand on a vu le tas de poules dans les coins... Je n'avais jamais vu ça. Même avec un renard, il n'y a pas autant de pertes."
Près de 5 000 euros de pertes
Un coup dur pour cette exploitation qui compte 4 500 poules en temps normal. Philippe et son frère vont être contraints de ralentir leur activité pendant un temps. "On va quand même s’en sortir. Le plus gros souci, c’est la gestion de la quantité d’œufs. Je vais donc un peu limiter les ventes. Je garde les poules que je comptais vendre."
Car pour ne rien arranger, les poules restantes, stressées par l’événement, n’ont plus pondu pendant plusieurs jours. La ponte "commence à reprendre”, mais la ferme a peur du retour du rapace. "Ça nous stresse. Je ne sais pas si je vais mettre des moyens. On ne peut rien faire face à ça, à moins d’ouvrir un peu moins les trappes pour qu’il y ait juste assez pour qu’une poule passe."
Les deux gérants ont perdu gros dans cette histoire. Une poule coûte environ six euros. Avec 800 gallinacés en moins, la ferme a perdu près de 4 800 euros, sans coûter la logique baisse de production d'œufs à l'avenir. "On ne sera pas remboursé, parce que ce n’est pas courant. Il faut que ce soit une assurance "risque d’élevage". Ce n'est pas quelque chose qu’on a couramment chez les poules pondeuses, mais plutôt dans les élevages de poulet."
Le hibou grand-duc est le plus grand des rapaces nocturnes. Il mesure environ 70 centimètres de haut. Espèce rare et protégée depuis 1981 en France, on le trouve partout en Europe sauf sur les Îles Britanniques.