Un pot à lait qui fait le tour de France, à l'image du relais de la flamme ? Une nouvelle action de la Fédération des Motards en Colère pour symboliser leur sentiment d'être pris pour des vaches à lait. Pour eux, le contrôle technique obligatoire des 2 roues est une forme de racket au vu de son inefficacité.
Depuis son évocation en 2012 et surtout sa promulgation en avril 2024, le contrôle technique obligatoire des deux roues motorisés est encore source de colère et de mobilisation. La fédération française des motards en colère (FFMC), largement représentée dans toute la France, continue d'animer des actions de protestation contre cette loi.
Du 3 au 29 juin 2024, ses sections départementales se succèdent dans un tour de France : celui des vaches à lait. Mardi 11 juin, le relais, sous forme d'un pot à lait, est parti de Gray (Haute-Saône) pour être amené à Saint-Brisson (Nièvre). Une balade en Côte d'Or, escorté par huit motards et motardes de la FFMC 21.
"On n'était pas beaucoup du département pour assurer le relais, alors ça a pris la tournure d'une balade. Ce matin, ceux du Doubs étaient beaucoup plus nombreux que nous. Et juste après la Nièvre, le relais ira dans l'Allier où une plus grande manifestation est prévue à Moulins", raconte Olivier Boiteux, coordinateur adjoint de la FFMC 21.
Une action bouleversée par les événements politiques
Cette action doit se terminer à Paris le 29 juin, où le cortège aurait été rejoint par le député sortant de la Vienne Sacha Houlié, lui-même motard et sensible à la position de la FFMC. Mais la récente dissolution de l'Assemblée nationale a changé la donne, car ce jour sera la veille du premier tour des élections législatives.
"Depuis ce matin, on reçoit des messages qui indiquent que l'ancien député ne pourra plus être des nôtres. Enfin, s'il vient, ce ne sera qu'en tant que motard." explique Olivier Boiteux.
Mobilisés contre une loi injuste et inefficace
Au mois d'avril, de grandes manifestations de protestation avaient eu lieu dans toute la France. Et malgré le passage de l'obligation du contrôle technique, les motards restent mobilisés.
Les raisons en sont l'apparente incongruité de cette obligation. Olivier Boiteux explique : "on nous a dit que c'était pour réduire les accidents de la route des deux roues, alors que seulement 0,3% de ceux-ci sont provoqués par des véhicules déficiants ! Ensuite on a mis en cause le bruit et la pollution, sauf qu'aucun moyen de vérification adapté n'est disponible dans les centres de contrôle. Les sonomètres par exemple ne viendront qu'en 2025, au mieux. En tant que FFMC, on est allé voir des centres de contrôle, et pour eux l'investissement est énorme. Un banc adapté pour toutes les motos vaut 20 000€, rares sont ceux qui peuvent se le permettre. On a commencé par nous parler d'un contrôle à 50€, mais en fait c'est plus 70€, voire 90€ en région parissienne. Pour un contrôle aussi inefficace, c'est du racket."
Les concessionnaires font un contrôle sur 50 points de vérification, c'est plus sérieux quand même
Olivier Boiteux, coordinateur adjoint de la FFMC21
"C'est dommage, les fédérations motardes travaillent de longue date auprès de l'Union Européenne pour améliorer la sécurité. Elles font régulièrement des propositions concrètes, mais sur ce sujet, elles ne sont pas écoutées en France", déplore le coordinateur adjoint de la FFMC 21.