Installée illégalement sur un terrain de rugby, une communauté des gens du voyage bouleverse les activités prévues prochainement en vue du passage de la flamme Olympique à Baume-les-Dames (Doubs).
Habituellement, la pelouse du stade de la Prairie à Baume-les-Dames (Doubs) est piétinée par les équipes de rugbymans de la commune. Depuis ce dimanche 9 juin, elle est foulée par les pneus d'environ 150 véhicules d’une communauté de gens du voyage évangéliste, suscitant le mécontentement du maire de Baume-les-Dames et du club de rugby.
« Ils étaient déjà venus il y a quatre ou cinq ans et les dégâts avaient été conséquents. Le terrain était gorgé d’ornières, il y avait des excréments et des déchets partout » se rappelle Simon Courbet, le président de l’USB Rugby de Baume-Les-Dames. « Les panneaux des sponsors avaient été cassés, nous les avions refaits, mais cela nous a occasionné des frais. Je crains que ce ne soit pareil aujourd’hui ».
Selon le maire de la commune, Arnaud Marthey (PS), interrogé par nos journalistes Elisabeth Braconnier et Laurent Brocard, l'installation de ce convoi a été "plutôt musclée, un peu difficile, en force, avec des poteaux sciés et une volonté de s'imposer". Conséquence, les activités du club de rugby se retrouvent impactées. "C'est une très mauvaise nouvelle, qui tombe mal" reprend Simon Courbet. "Nos jeunes et nos seniors s'entraînent encore, on a des entraînements tous les soirs aujourd'hui annulés".
Passage de la flamme le 25 juin
Baume-les-Dames est ville étape du passage de la flamme olympique le 25 juin prochain, si bien que le club de l’USB Rugby voulait surfer sur cet événement pour promouvoir la discipline à travers diverses activités sur le stade de la Prairie.
Trouver un autre terrain, c’est ce que cherche à faire Arnaud Marthey, le maire de Baume-les-Dames, avec le concours de la préfecture. Car cette communauté des gens du voyage projette de partir le 24 juin, la veille du passage de la flamme olympique. Créneau trop juste pour remettre en état le stade, si cela devenait nécessaire et y accueillir les activités prévues par l’USB Rugby.
Ils ont été transparents, ils ont un cheminement de déplacement qui les font monter en Meurthe-et-Moselle. Ils avaient un arrêt prévu à Marchaux, mais ils ont considéré que l’aire n’était pas appropriée parce qu’elle était trempée et pas assez grande
Arnaud Marthey, maire (PS) de Baume-les-Dames
« Il existe des aires de grands passages et des aires d’accueil. Les aires d’accueil sont destinées aux personnes qui voyagent toute l’année et pour une vingtaine de familles seulement. À l’inverse, les aires de grands passages sont à destination des groupes qui traversent nos régions pour des missions évangéliques, ce sont ces aires-là qui ne sont pas assez nombreuses » précise Rémy Vienot, président de l’association Espoir et Fraternité Tsigane.
Aires d'accueil et aires de grand passage
En effet, les aires d’accueil, d’une capacité entre 25 et 40 places, sont destinées aux gens du voyage dont les durées de séjour dans un même lieu sont variables et peuvent aller parfois jusqu’à plusieurs mois. Chacune des places est organisée autour d’emplacements marqués, desservis individuellement en eau et en électricité et auxquels sont affectés des blocs sanitaires. Ayant une vocation d’habitat, les aires d’accueil sont situées en zones urbaines ou à proximité de celles-ci, afin de faciliter l’accès aux différents services urbains. Leur utilisation est payante.
À l’inverse, les aires de grand passage sont réservées aux rassemblements de 50 à 200 caravanes, sur une période de 1 à 3 semaines, à l’occasion des rassemblements traditionnels ou occasionnels. Dès lors, les aménagements sont plus sommaires et le terrain doit proposer soit une alimentation permanente en eau, en électricité et un assainissement, soit la mise en place d’un dispositif permettant d’assurer l’alimentation en eau (citernes, etc.) ainsi que la collecte des eaux usées.
Dans tous les cas, le ramassage des ordures ménagères est organisé lors de la présence des groupes.