L'entreprise bourguignonne SEB, numéro un mondial dans le petit équipement domestique, se lance sur le marché du vélo électrique en partenariat avec le constructeur automobile BMW. Une diversification de ses activités.
Seb, c'est l'entreprise connue pour ses cocottes-minute... Et bientôt pour ses vélos électriques ? La marque française installée à Selongey et Is-sur-Tille (Côte-d'Or) s'est associée à Angell Bike, une société de l'entrepreneur Marc Simoncini, pour concevoir des vélos électriques pour le constructeur BMW.
Pourquoi une entreprise numéro un mondial dans le domaine du petit équipement domestique se lance-t-elle sur le marché du vélo électrique ? Interrogée par nos confrères de France Bleu (SEB n'a pas souhaité répondre aux questions de France 3), Sandrine Vannet, la directrice du groupe, a expliqué chercher à diversifier ses activités après des années post-Covid compliquées.
Une année 2022 à la baisse
L'entreprise Société d'Emboutissage de Bourgogne a réalisé un chiffre d'affaires de près de 8 milliards d'euros en 2022, soit 1,2% de moins qu'en 2021. "Le groupe SEB a eu le contrecoup des années Covid", note Sandrine Vannet.
Se lancer dans un marché en plein essor, avec une augmentation des ventes de 30%, n'est donc pas un hasard pour une entreprise qui cherche à trouver un second souffle. "Le vélo est une vraie tendance de fond. Le vélo électrique, c'est un produit complexe, au même titre que les autres produits que l'on peut fabriquer, en particulier à Is-sur-Tille. Et c'est cohérent avec notre public puisque ce sont des consommateurs "grand public".
Mais avec un vélo avoisinant les 3 000 euros, pas sûr que le "grand public" puisse se permettre un tel investissement.
SEB travaillera avec le constructeur allemand BMW. La célèbre marque automobile a lancé un appel d'offres et la marque de vélo Angell bike l'a donc emporté. Des vélos qui seront pensés par la start-up et montés par l'entreprise bourguignonne, à Is-sur-Tille. Présent sur France Info, le créateur de la marque Angell bike Marc Simoncini considère que "fabriquer une voiture demeure un exercice très automatisé, Pour un vélo tout est fait à la main, c’est minutieux alors que paradoxalement l'utilisation se fait en extérieur donc le deux roues doit être assez résistant."
"Le vélo électrique est l'avenir"
Les 160 personnes sur le site d'Is-sur-Tille en Côte-d'Or auront la mission d'assembler les pièces du vélo. Un choix assumé de Marc Simoncini, qui veut rester en France. "Si vous voulez faire un vélo ici, il faut une valeur ajoutée que les pays asiatiques n’ont pas. Ils ne savent pas faire nos cadres en aluminium, et nous on a ce savoir-faire", estime-t-il.
"Beaucoup de pièces viennent d’Asie car il n'y a plus vraiment d’industrie de vélo en France. On se bat pour faire ces vélos dans notre pays mais on a l’ambition de vendre nos vélos dans le monde", a t-il poursuivi.
Pour le créateur de la marque Angell Bike, mais aussi le site de rencontres Meetic, le vélo devrait supplanter la voiture en centre-ville dans les prochaines années. "En France, on a beaucoup de retard par rapport à nos voisins. L’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas... Le déplacement en centre-ville à vélo électrique est devenu la norme. C’est l’avenir, on n’a pas trouvé mieux pour se déplacer quand on est seul et avec un petit bagage.”