En début de semaine, la Côte-d'Or a été placée en "alerte sécheresse". Entreprises et particuliers sont incités à surveiller leur consommation en eau. Dans ce contexte, les fuites sont traquées pour éviter le gaspillage. Les situations de ce type persistent mais la métropole prend les choses depuis près de dix ans pour limiter les pertes.
Dans une rue de Dijon, l'eau s'écoule doucement. Pourtant, la ville n'a pas vu l'ombre d'une goutte de pluie depuis plus de deux semaines. L'eau ne vient donc pas du ciel mais du sol. Alors que cette ressource naturelle devient de plus en plus rare dans l'ensemble du département, la ville recherche à tout prix les fuites. Ces écoulements doivent être réparés le plus rapidement possible. Pour cela, tous les moyens sont bons.
Un climat sec pas favorable
Cependant, l'environnement ne facilite pas les choses. Les installations sont mises à rude épreuve à cause des températures déjà estivales : "c'est dû aux mouvements de terrain. On a un sol argileux sur Dijon. Avec la chaleur, le sol se rétracte et casse les conduits" explique Jean-Baptiste Clément, responsable performance chez Odivea, venu constater la fuite. Se pose un problème : la pluie ne tombe pas et l'eau finit par être perdue en raison des sols trop secs. Une situation insoluble ... ou presque.
A la poursuite de l'or bleu
La métropole de Dijon met effectivement tout en oeuvre pour conserver ne serait-ce que la moindre larme de liquide. Leurs meilleurs armes sont les chasseurs de fuites. Ces chercheurs d'or "bleu" assurent une surveillance régulière de l'ensemble du réseau de la Cité des Ducs. Dans cette rue, Yannick Louhaut, son casque orange sur les oreilles glisse son capteur dans une canalisation : "l'eau qui va s'évacuer par la fuite va générer un son qui va se propager le long de la conduite". dit-il les yeux rivés sur le trou. Si le son dans le casque est brouillé, c'est que quelque part, l'eau prend le large.
Ce qu'on veut, c'est économiser l'eau. On a une responsabilité individuelle mais aussi collective pour assurer la pérennité de la ressource en eau"
Antoine Hoareau, vice-président de Dijon Métropole en charge de l'eau
La ville a récemment installé des capteurs chez près de 200 000 particuliers. Afin de se prémunir contre les fuites d'eau, la ville a également réduit ses prélevements : "moins on préleve d'eau, moins on a de fuites. Il y a dix ans, on prélevait 25 millions de mètres cubes d'eau par an. On est passé à un peu moins de 20 millions" constate Antoine Hoareau, vice président en charge de l'eau.
Des investissements qui portent leurs fruits
Des mesures importantes déployées depuis une dizaine d'années dans la ville aux Cents Clochers. Pour quels résultats ? Aujourd'hui, la métropole dijonnaise perd deux millions de mètres cubes d'eau ou l'équivalent de 800 piscines olympiques par an. Un chiffre encore conséquent mais six fois inférieur par rapport à il y a dix ans. Les fuites ne représentent d'ailleurs qu'1 à 2% des pertes annuelles. Une tendance partie pour durer grâce au renouvellement du réseau.
Malgré tout, la fin de la chasse au gaspillage ne devrait pas s'arrêter de sitôt, la tendance étant à une hausse de plus en plus importante des températures dans les prochaines années.