Restreindre l'instruction de ses enfants à domicile plutôt qu'à l'école au nom de la lutte contre l’islamisme radical, c'est le souhait controversé de l'exécutif. Le projet de loi "confortant les principes républicains" est présenté ce mercredi en conseil des ministres.
Maïlane, 6 ans et demi, apprend les tables de multiplication avec la méthode Montessori. À ses côtés, sa maman, Coralie. C'est elle qui lui fait classe, ce jour-là. À d'autres moments, c'est son papa. Tout se passe à la maison. La petite fille est allée un mois à l'école, c'était en petite section de maternelle.
"L'adaptation a été compliquée parce que principalement Maïlane était très en avance, explique sa mère, Coralie Dousset. Donc la maîtresse l'intégrait dans un groupe des grands, mais émotionnellement elle ne se retrouvait pas avec ces grands là. Elle avait envie d'être avec les enfants de son âge pour jouer. On s'est rendu compte qu'elle n'était pas heureuse, pas épanouie, donc on a préféré la retirer pour essayer de répondre au besoin qu'elle a d'apprendre beaucoup de choses sur des sujets très variés, mais en même temps de respecter que c'est une petite fille."
Coralie est professeure en collège. David, son mari, conseiller principal d'éducation dans un lycée. Ils se relayent auprès de leurs filles pour assurer leur instruction à la maison. Tout est pensé, selon eux, pour répondre aux besoins de leurs enfants, même celui d'être au contact des autres à travers des activités sportives et artistiques.
50 000 enfants seraient instruits à la maison en France
Alors, la volonté du gouvernement de restreindre voire de supprimer cette liberté, ils la vivent comme une agression. "C'est un projet de vie lié à nos valeurs qui sont évidemment celles de la République mais qui sont aussi des valeurs humanistes. Et puis c'est un projet de famille surtout qu'on partage tous les quatre", détaille le père, David Dousset.On a pris le meilleur de ce qu'on a vu dans l'Education nationale, parce qu'il y a des choses bien aussi. Ce qu'on a trouvé aussi dans les pédagogies alternatives. Et puis dans nos vies de tous les jours aussi. On a puisé ce qu'on pouvait faire de bien pour le transmettre à nos filles.
Comme Maïlane et sa sœur Naïa, 50 000 enfants en France seraient instruits par leur famille et non par l'école.