Plus de 500 chevaux de trait seront regroupés dans une course d’endurance de 24h00, au mois de septembre. C’est la « route du poisson », entre Boulogne-sur-mer et Paris. Dans le Haut-Doubs, les équipages francs-comtois préparent l'épreuve.
Avant de devenir une course de chevaux, la route du poisson a vraiment existé. Pendant des siècles, depuis le Moyen-Age, elle servait à approvisionner les grandes villes en poissons frais, depuis les côtes maritimes.
Les chevaux étaient attelés en paires, à quatre, voire à cinq, à des voitures à deux roues. L'activité s'est arrêtée avec l'arrivée du chemin de fer, au milieu du 19ème siècle.
C’était le travail des chasse-marée, qui transportaient le poisson depuis Boulogne-sur-mer jusqu’à Paris. Aujourd’hui, c’est une course relais pour transporter du poisson, de façon symbolique.
A Villers-sous-Chalamont, dans le Haut-Doubs, les attelages de chevaux comtois sont sélectionnés ce weekend des 29 et 30 mai. Une sélection pointue, avec une série d'épreuves d'endurance et de maniabilité. Il s'agit aussi de tester le calme et la placidité des chevaux, qui seront soumis à de multiples sollicitations pendant la course.
Comme l'explique un des organisateurs des épreuves de sélection,
Un cheval qui est bien aux ordres avec son meneur est capable de réaliser un créneau, une marche arrière, on peut tout faire avec le cheval !
Le reportage à Villers-sous-Chalamont d'Emmanuel Rivallain, Florence Petit et Sophie Réthoré :
Une course pour sauver les chevaux de trait de la disparition
La route du poisson, version sportive, est née en 1991. Elle a été imaginée par un groupe d'historiens amateurs, passionnés par l'époque des chasse-marée.
Elle visait aussi à sauver une race chevaline, le Boulonnais, un cheval de trait du Nord-Pas-de-Calais, en voie de disparition. L'épreuve a été ouverte à tous les chevaux de trait, dont les Comtois.
La route du poisson est rapidement devenue la plus grande course d'attelages en Europe. Elle a attiré environ 300 000 spectateurs à chaque édition, avant son interruption, en 2013, pour des raisons économiques.
L'édition des 25 et 26 septembre 2021 marque donc une renaissance de la course.
Endurance et bien-être animal
Les attelages devront parcourir 300 km entre Boulogne-sur-Mer et Paris, en 24 heures, avec 20 villes étapes. Il n'est pas question d'une course de vitesse, mais bien d'endurance.
Pour les organisateurs, le bien-être des chevaux est primordial. Tout l'art des concurrents est de réussir à trouver la bonne allure, ni trop rapide, pour ne pas épuiser les animaux, ni trop lente, pour respecter le temps imparti.