La Bourgogne-Franche-Comté est sur la liste des régions prioritaires pour la livraison du vaccin Moderna, qui doit débuter ce lundi 11 janvier 2021. On vous explique dans cet article comment fonctionne ce vaccin, par rapport au vaccin Pfizer. Détails.
Le ministère de la Santé l'a confirmé. Environ 50 000 premières doses du vaccin Moderna, deuxième vaccin disponible en France après le vaccin Pfizer, vont être livrées à partir de ce lundi 11 janvier 2021. Certains territoires seront prioritaires. La Bourgogne-Franche-Comté, l'une des régions les plus touchées par l'épidémie, en fait partie.
"C'est une mesure de bon sens. Je m'en réjouis. Maintenant, il faut que les vaccins qui arrivent dès mercredi dans notre région soient distribués et administrés le plus vite possible" a déclaré Marie-Guite Dufay, la présidente de la région, à nos confrères de Franceinfo.
Les CHU de Besançon et Dijon, ainsi que le centre hospitalier de Lons-le-Saunier, seront approvisionnés dans la semaine en vaccins de la société Moderna, et à travers eux les centres de vaccination désormais ouverts dans les départements du Doubs, de la Côte-d’Or et du Jura.
Ces hôpitaux, qui recevront chacun 4 800 doses de vaccins, sont sur la liste des 12 établissements annoncée par le Ministère des Solidarités et de la Santé comme les premiers bénéficiaires de ces livraisons.
Un vaccin efficace à 94,1%
Le vaccin Moderna, de son vrai nom mRNA-1273, a été créé par une biotech américaine baptisée Moderna Therapeutics et fondée en 2010. Elle est dirigée par l'ingénieur diplômé en génie chimique et biomoléculaire et milliardaire français Stéphane Bancel. Elle s'est spécialisée dans les traitements à base d'ARN (acide ribonucléique).
Le vaccin Moderna a été testé sur 30.420 personnes. Certains ont reçu une dose du vaccin alors que d'autres ont reçu un placebo. Moderna serait efficace à 94,1%, selon l'agence européenne du médicament. Le vaccin Pfizer, administré depuis le début de l'année en France, est quant à lui efficace à 95%, selon Pfizer-BioNTech.
Des effets secondaires presque similaires
Les effets secondaires recensés à ce jour pour le vaccin Moderna seraient assez similaires à ceux de Pfizer et BioNTech avec des pourcentages un peu plus élevés pour Moderna, comme précise Franceinfo qui détaille les résultats : "Quelque 91% des volontaires de l'essai Moderna disent avoir éprouvé une douleur locale persistante au point d’injection pendant au moins un jour (89% pour Pfizer), 68% une fatigue inhabituelle (63% pour Pfizer), 63% ont souffert de maux de tête (55% pour Pfizer) et 60% ont ressenti des douleurs musculaires (38% pour Pfizer)."
Une conservation plus simple
Comme le vaccin Pfizer, le vaccin Moderna est administré en deux doses. Elles doivent être réalisées à 28 jours d'écart. Ce deuxième vaccin présente un avantage de taille face à son concurrent, concernant sa conservation.
En effet, il peut être conservé à -20 degrés quand celui de Pfizer est conservé à -70 degrés. Gros avantage, le mRNA-1273 peut être conservé 30 jours au réfrigérateur. Au-delà de six mois, il doit être conservé entre - 15 et - 20° C.
Le vaccin le plus cher ?
Le vaccin Moderna, comme Pfizer, sont gratuits pour les Français. Néanmoins, ils ont un coût pour les collectivités. Moderna coûte plus cher que son "grand frère". C'est d'ailleurs le plus cher du marché. Chaque dose coûterait 14,60 euros, contre 12 euros pour le vaccin Pfizer, selon la secrétaire d'Etat au budget de Belgique, qui a dévoilé les tarifs des doses sur les réseaux sociaux en décembre (lien en anglais), alors que cette information est censée rester confidentielle.
Dans un entretien accordé au journal L’Express le 6 janvier 2021, le PDG de Moderna confirme que 18 euros se situe bien dans "l’ordre de grandeur" du prix réel par dose.
Il était important de générer du cash pour continuer à investir et à développer d’autres vaccins, d’autres traitements. Nous avons voulu être responsables dans notre politique de prix. Nous ne voulons pas maximiser le profit ni le prix de vente, mais je veux rendre l’entreprise Moderna pérenne.
Alors que deux vaccins contre le Covid-19 sont désormais disponibles en France, est-il possible pour le patient de choisir l'un ou l'autre ?
Non, a répondu le ministre de la Santé Olivier Veran, jeudi 7 janvier. "Aujourd’hui, nous avons deux vaccins validés, deux vaccins à ARN Messager […] avec la même efficacité, les mêmes indications. Il n’y a pas lieu de poser la question du choix", a indiqué le ministre sur le plateau de BFMTV.
La Bourgogne-Franche-Comté est dans une situation épidémique préoccupante pour les autorités sanitaires, notamment le département du Jura, deuxième département le plus touché de France. Elle recevra en priorité les doses de ce nouveau vaccin disponible, tout comme le Grand-Est, l'Auvergne-Rhône-Alpes et la Provence-Alpes-Côte d'Azur.