Covid-19 : Damien Pollet, médecin généraliste touché par une forme grave se fera vacciner dès que possible

Les médecins généralistes sont en première ligne de la vaccination. Ils sont confrontés aux nombreuses questions des patients sur cette campagne qui démarre au ralenti en France. Interview.

Dans son cabinet de médecin généraliste de Salins-les-Bains, une question revient à chaque fois que Damien Pollet fait face à un patient. “Et vous, vous en pensez quoi du vaccin ?” demande cash le médecin. Une façon de mettre la question de la vaccination sur le tapis, sans préjugé, sans jugement. “On sent que beaucoup de personnes se posent des questions, que certains sont réticents, ou n'osent pas embêter le docteur avec cela. On a toutes les réponses, les indécis, ceux qui veulent se faire vacciner à tout prix, et ceux qui veulent des informations” explique Damien Pollet.


Il faut inviter les gens à réfléchir sur la vaccination covid


Pour Damien Pollet, le dialogue est essentiel. “On a l’expérience que quand on écarte les médecins, les vaccinodromes, ça ne marche pas. On a une relation de confiance avec les gens, on les respecte, on respecte leur croyance, leur jugement sur un événement, mais au moins on peut avoir un discours apaisé, on n’est pas dans des échanges qu’on peut voir dans les médias, on prend le temps de le faire, c’est important” estime le généraliste.


 

Je vais me faire vacciner, mais je ne vais pas me ruer sur le vaccin



Au printemps, Damien Pollet n’a pas été épargné par le Covid. Une forme grave l’a immobilisé sur un lit au CHU de Besançon. Le médecin se fera vacciner, dès que ce sera possible. “Je ne sais pas si l’immunité que j’ai va durer, je n’ai pas envie de me retrouver dans un ambulance du Samu” confie le généraliste jurassien. Mais il estime qu’avant lui, d’autres sont prioritaires. “Pour moi, la priorité, ce sont les personnes âgées et fragiles, on a eu énormément de morts dans cette catégorie de plus de 80 ans, ce sont des gens en grande souffrance d’isolement social et familial. Il faut à tout prix redonner à ces gens-là une vie normale, revoir leurs enfants, leurs petits-enfants, leur redonner de la sécurité” estime Damien Pollet. “Il faut permettre aussi aux soignants de travailler dans des conditions de sérénité, des médecins, des infirmières, des aides-soignants travaillent depuis des mois la peur au ventre, il faut essayer de les rassurer en les protégeant” lance le généraliste.
 

Le plus important est de retrouver une vie normale



Damien Pollet espère un été 2021 au goût d’un bonheur retrouvé, d’une vie à nouveau normale. “Le vaccin, c’est une solution, non pas pour se protéger de la maladie, mais pour retrouver une vie sociale, familiale, scolaire, professionnelle et sportive, culturelle pour tout le monde. L’objectif, c’est de passer un été serein comme on le faisait avant. L’argument des morts, ce n'est pas le meilleur qui soit, sauf pour ceux qui ont eu le malheur de perdre quelqu’un et il y en a de plus en plus, puisque qu’on est à 65.000 décès soit 0,1% de la population, le plus important, c’est de retrouver une vie normale."


Le médecin jurassien sait que la France n’est pas très en avance par rapport aux autres pays. Les vaccins arrivent, 5.000 doses sont attendues dans le département du Jura, le plus touché de Franche-Comté. “En France, on a deux inconvénients, des structures administratives lourdes et ce n’est pas nouveau, et on a un peuple assez gaulois, et pour rassurer ce peuple et répondre aux structures administratives, cela prend plus de temps qu’ailleurs” analyse Damien Pollet. “Pour moi, l’important, c’est que cette campagne de vaccination se mette en place, qu’on travaille pour qu’il y ait une adhésion maximale, et j’ai envie de dire, pour répondre l’expression d’un ami, “je souhaite que 2021 soit une année majeure et vaccinée” conclut le médecin jurassien.
 

Où est la vaccination en France ?



"Le rythme de croisière de la vaccination" en France va "rejoindre celui de nos voisins dans les prochains jours", a promis ce mardi 5 janvier, le ministre de la Santé Olivier Véran."On a dépassé les 2.000 vaccinations hier, d'ici jeudi, on va augmenter encore de façon très importante, on va être sur une courbe exponentielle", a-t-il dit."Aujourd'hui, nous avons un rythme de livraison de 500.000 doses par semaine de Pfizer. Nous aurons bientôt, s'il est validé mercredi par l'EMA (Agence européenne du médicament) 500.000 doses de Moderna par mois". Selon le ministre, 100 centres de vaccination destinés à la ville "en plus des hôpitaux" seront développés cette semaine, 300 la semaine prochaine et 5 à 600 d'ici fin janvier.

Le ministre a également annoncé l'élargissement aux pompiers et aides à domicile de plus de 50 ans de la campagne de vaccination, pour le moment réservée aux résidents des Ehpad et aux soignants d'au moins 50 ans.

 

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