Des rassemblements ont eu lieu ce jeudi 5 août dans trois hôpitaux de Franche-Comté, à Trévenans (Territoire-de-Belfort), à Lons-le-Saunier et Saint-Claude (Jura). Cette mobilisation contre le passe sanitaire et l’obligation vaccinale pour tous les personnels répondait à l'appel de FO, Sud et CGT.
Dans l'enceinte de l'hôpital Jura Sud de Lons-le-Saunier, une trentaine de personnels soignants et administratifs s'est rassemblée, ce jeudi 5 août. Beaucoup sont venus écouter les prises de parole successives ou échanger sur leurs conditions de travail. Au-delà des revendications au sujet des moyens, les grèvistes sont là pour s'opposer à l'obligation vaccinale et au passe sanitaire.
"Nous ne sommes pas des anti vaccin"
"Nous ne sommes pas des anti vaccin, mais le pass sanitaire est discriminatoire, c’est une atteinte à nos libertés", insiste Jérôme Tournier, Secrétaire CGT. Et d'ajouter : "il y a un an on nous applaudissait, on nous obligeait à venir travailler en étant positif au covid, et aujourd’hui on est montré du doigt, insulté dans la rue, les agents souffrent". Le syndicaliste s'indigne plus largement contre la politique sanitaire nationale : "On a supprimé 100 000 lits en 20 ans, 1800 pendant la pandémie, on a continué à détruire nos hôpitaux", déclare-t-il.
Cette mobilisation prend une dimension toute particulière ici, à Lons-le-Saunier. On se souvient que le docteur Eric Loupiac, médecin urgentiste, a été l'un des premiers soignants victimes de la covid. Plus d'un an après sa mort, l'émotion est toujours vive et la colère palpable. Claire Loupiac, l’épouse du médecin a porté plainte contre X pour homicide involontaire, non-assistance à personne en danger et omission de porter secours.
Dans le Jura, un autre rassemblement avait lieu à Saint-Claude ce jeudi 5 août. Le centre hospitalier Jura Sud emploie 1500 salariés, répartis sur cinq établissements de santé, parmi eux, 1100 sont vaccinés.
Plus au Nord, sur le parvis de l'hôpital Nord-Franche-Comté, à Trévenans (Territoire-de-Belfort), près de quarante soignants et personnels ont choisi de s'assoir devant l'entrée de l'établissement pour manifester leur mécontentement. "Soignants et personnels hospitaliers vont tenir jusqu'à se faire vacciner ou démissionner" déplore Céline Durosay, du syndicat infirmier CNI (Coordination nationale infirmière). "On a vécu des événements traumatiques, nous avons été envoyés au front sans protection, et aujourd’hui on nous fait un chantage à la vaccination contre salaire, c'est inadmissible" répète-t-elle.
L'obligation vaccinale pour les soignants validée par le Conseil constitutionnel
Le Conseil constitutionnel a validé ce jeudi 5 août le projet de loi comprenant l'extension du passe sanitaire. Les dispositions concernant le passe sanitaire et la vaccination obligatoire des soignants sont jugées conformes au Conseil, en revanche celles "organisant la rupture anticipée de certains contrats de travail et le placement “automatique” à l’isolement" des personnes diagnostiquées positives au Covid-19 ont été retoquées. De quoi renforcer la colère de ces manifestants.
Un mouvement national est prévu ce lundi 9 août. Dans notre région une mobilisation aura lieu au CHU Jean Minjoz de Besançon à l’appel des organisations syndicales (FO, FSU et Solidaires).