Jeudi 5 août, un mouvement de grève touchera les hôpitaux de Trévenans, Lons-le-Saunier et Saint-Claude. Plusieurs syndicats s'opposent au pass sanitaire et à la vaccination obligatoire pour certaines professions de santé. Le mouvement pourrait s'étendre nationalement, dès le lundi 9 août.
Trois établissements de Franche-Comté seront touchés jeudi 5 août par un mouvement de grève à l'appel de Sud et de FO. Nationalement, la CGT se joindra à eux le lundi 9 août.
Objet de grève : un mécontentement général et l'obligation vaccinale qui a été "la goutte d'eau qui a fait déborder le vase" selon Carole Duchez, aide-soignante et membre suppléante au CHSCT du CHU de Besançon.
Des revendications multiples, plus l'obligation vaccinale
Les griefs sont nombreux. Selon un soignant lédonien qui souhaite garder l'anonymat : "Comme d'habitude, on manque de lits, de moyens et de personnels. C'est de plus en plus dur, notamment aux urgences. Concernant l'obligation vaccinale, je suis contre, chacun doit rester maître de ses choix."
Même façon de voir les choses pour Carole Duchez : "Nous ne sommes pas contre la vaccination, il faut le dire et le répéter, mais nous sommes contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale pour les soignants."
En cause également, les sanctions possibles en cas de refus de vaccinations pour les soignants. Carole Duchez poursuit : « Dès le 15 octobre, on peut être suspendu, donc sans salaire, et on ne pourra pas travailler ailleurs puisque nous ne serons que suspendus de l’hôpital. » Et qu’ailleurs, comme les cliniques privées, la vaccination devrait être aussi obligatoire…
Tant qu’on pouvait tenir debout, même positifs au Covid, on devait travailler.
Carole Duchez est amère : "Tant qu’on pouvait tenir debout, même positifs au Covid, on devait travailler. Maintenant, on est les méchants qui contaminent les patients… C’est ridicule : être vacciné n’empêche ni d’attraper le virus, ni d’être contaminé. C’est juste que les symptômes sont moins graves… »
Mobilisation dès le lundi 9 août
Elle craint une chose : le manque de mobilisation des troupes. La CGT n’a pas relayé le mot d’ordre national, aujourd’hui mercredi 4 août, pour le CHU bisontin. Certains syndicalistes reconnaissent une tension qui monte entre personnels vaccinés et personnels non-vaccinés. Un clivage peut propice à la grève...
De plus, toujours selon Carole Duchez, un élément pourrait jouer contre la grève : « Le gouvernement a acheté la paix sociale, en versant la prime Covid de 1500 euros et les 180 euros de plus par mois… »
Laurence Mathiloy est la secrétaire départementale de Sud Santé-Sociaux pour le Doubs. Le premier rendez-vous qui mettra de juger de la mobilisation, ce sera lundi 9 août. Elle affirme : " Un rassemblement aura lieu sur le parvis du CHU Minjoz. C'est un appel inter-professionnel et inter-syndical. On espère qu'il y aura du monde."