La Bourgogne-Franche-Comté, qui compte un taux d'incidence toujours inférieur à la moyenne nationale, voit l'épidémie progresser rapidement depuis un mois, alerte la préfecture de région et l'Agence régionale de santé. En cause notamment, "une vague de variants" qui touche tous les départements.
La situation sanitaire en Bourgogne-Franche-Comté "s'est fortement dégradée depuis 1 mois" selon les termes de Fabien Sudry, préfet de la région, qui a tenu ce vendredi 2 avril février une conférence de presse sur le sujet. Une tendance observable sur l'ensemble des départements de la région où tous les indicateurs de l’épidémie sont en hausse.
Pour Pierre Pribile, directeur général de l'Agence régionale de santé de Bourgogne Franche-Comté, "les indicateurs dont nous disposons témoignent qu’il n'y a pas de doute. Nous faisons face à une troisième vague épidémique."
Une vague de variants dans la région
En effet, la circulation du virus s’est fortement accélérée ces dernières semaines, en raison notamment de la forte présence des variants dans la région. La souche britannique du coronavirus est par exemple aujourd'hui majoritaire à 80% sur les contaminations en Bourgogne Franche-Comté. "C'est une vague de variants" déclare Pierre Pribile. "La quasi-totalité des virus qui sont en circulation sont des variants plus contagieux."
Conséquence, le taux de positivité des tests est en augmentation lui aussi puisqu'il atteint aujourd'hui 8%. Il a progresse d'1 point en l'espace d'une semaine et "progresse plus vite qu'au niveau national" précise Pierre Pribile.
Un taux d'incidence toujours inférieur à la moyenne nationale
Quant au taux d’incidence, il s’établit aujourd'hui à 310 cas pour 100 000 habitants au niveau régional contre 393 au niveau national. Dans la région, trois départements sont particulièrement touchés, le Doubs avec un taux d'incidence à 427 cas pour 100 000 habitants, la Nièvre avec 434 cas pour 100 000 habitants et le Jura avec 345 cas pour 100 000 habitants.
Le département de la Nièvre est particulièrement touché par cette troisième vague en raison de deux facteurs selon Pierre Pribile. "Le variant britannique se diffuse là-bas comme une trainée de poudre car il est plus contagieux et la population est moins immunisée." Durant les deux premières vagues, le département a en effet été moins durement touché par l'épidémie.
1275 hospitalisations
Avec un taux d’incidence moyen qui grimpe, la tendance ne devrait pas s’inverser du côté des hospitalisations. Bien au contraire. S'il reste également inférieur aux pics des premières et deuxième vague, le nombre d'hospitalisations est lui aussi à la hausse. "La vague commence à atteindre les hôpitaux de la région. Il y a déjà une forte vague de déprogrammation" explique Pierre Pribile.
A ce jour, 1275 patients sont pris en charge dans la région, soit 80 personnes de plus en une semaine. 160 personnes occupent un lit en réanimation.
"Il faut briser cette vague au plus vite" déclare Pierre Pribile. Pour anticiper la saturation des services hospitaliers, l'Agence régionale de santé a déterminé deux niveaux de mobilisations pour une montée en charge de capacité hospitalière. "On est aujourd’hui dans le premier niveau de mobilisation des capacités avec 200 lits en réanimation".
Une cinquantaine de places vont être débloquées dans le jours qui viennent avant l'utlime palier. "On va s’efforcer de viser juste avant de débloquer ces lits" explique Pierre Pribile.
15 000 personnes vaccinées en moyenne par jour
Quant aux chiffres de la vaccination, plus de 410 000 habitants de la région ont bénéficié d’une première injection de vaccin dont 150 000 ayant également reçu une deuxième dose, soit 15% de la population. Un pourcentage supérieur à la moyenne nationale. Quant au rythme de vaccination, en moyenne, près de 15 000 personnes reçoivent une première dose chaque jour dans la région.
Pour briser cette troisième vague, "nous disposons de deux armes, la vaccination et le renforcement des mesures barrières" insiste Pierre Pribile. A l'approche du week-end de Pâques et des vacances scolaires, le directeur général de l'ARS rappelle une nouvelle fois à la vigilance. "Le virus est encore plus contagieux qu’avant. Il ne faut pas prendre le risque de se recevoir les uns chez les autres. Ce sont dans les milieux clos que le risque de contamination augmente le plus."
Fabien Sudry, préfet de la région, a d'ailleurs tenu à rappeler les nouvelles restrictions qui vont entrer en vigueur dès ce week-end pour freiner l'épidémie avec notamment le retour de l'autorisation de déplacemnt au-délà de 10 kilomètres autour du domicile "avec une sorte de tolérance lors de ce weekend de Pâques pour les regroupements familiaux. Les forces de l’ordre seront mobilisées avec un discernement demandé pendant le weekend pascal pour permettre les allers et retours par nécessité familiale."
Le préfet a tenu à rappeler la fermeture des commerces qui ne sont pas de première nécessités, qui s'appliquera à partir de dimanche et évidemment la fermeture des établissements scolaires en deux phases.
"J'insiste vraiment avec l'arrivé des belles journées de printemps la nécessite d’éviter les regroupements sur l’espace public. Les forces de police et de gendarmerie seront très attentives à ce type de regroupement dans les prochains jours." Les forces de l'ordre devraient être mobilisées pour des contrôles durant tout le weekend de Pâques.