Depuis lundi 4 janvier, les élus de l'opposition et de la majorité montent au créneau en Franche-Comté : ils veulent que davantage de Français se fassent vacciner et se plaignent des lenteurs de l'Etat. Des élus de la majorité leur ont emboîté le pas comme des députés LREM du nord de la région.
De nombreux élus d'abord, n'ont pas apprécié la création d'un "comité de citoyens tirés au sort" chargé de suivre la campagne de vaccination. Annie Genevard, députée LR du Doubs et vice-présidente de l'Assemblée, déclare : "Nous avons moins besoin d'un comité Théodule, fût-il composé de citoyens, que de l'organisation rapide et efficace de la vaccination de tous ceux qui le souhaitent".
Des élus favorables à l'ouverture de centre de vaccinations
Florian Bouquet, président LR du département du Territoire de Belfort qualifie lui ce comité de "nouvelle pirouette". Dans un communiqué, il lance lui aussi un appel pour une accélération des vaccinations et propose son aide : "L'élu se déclare disposé à mettre à disposition de l’Agence Régionale de Santé (ARS) et de l’Etat, des locaux et des moyens humains, médecins et infirmières, ainsi que les sapeurs-pompiers du Service Départemental d’Incendie et de Secours du Territoire de Belfort, pour faciliter les opérations de vaccination de tous ceux qui se porteraient volontaires." Indispensable selon lui dans les départements classés "rouge", ceux qui subissent un couvre-feu à 18 heures.
A gauche, même son de cloche : le maire socialiste d’Audincourt, Martial Bourquin, veut mettre sur pied un centre de vaccination sur sa commune, "en lien avec l'Agence Régionale de santé". Il affirme en avoir les moyens, humains et matériels. Il l'a écrit à Olivier Véran, Ministre de la Santé.
Les maires oeuvrent pour (re)prendre la main. Lundi 4 janvier, plusieurs d'entre eux, tous de droite, ont d'ailleurs lancé un appel, initié par les maires de Dole et Luxeuil-les-Bains et cosigné par ceux de Belfort, Montbéliard, Gray, Pontarlier, Champagnole, ainsi que par la présidente de l'Association des Maires du Jura. Ils insistent sur la nécessaire vaccination large des habitants :
"Nous demandons au gouvernement que nos départements soient, sans tarder, déclarés par le gouvernement comme prioritaires. Comme nous l’avons toujours démontré depuis cette crise, nous sommes disposés en partenariat avec l’Etat, et en lien avec nos communautés de communes et d’agglomérations, à déployer les moyens nécessaires pour la mise en place rapide d’un dispositif de vaccination de grande ampleur" écrivent les élus.
"Considérant que seule une campagne de vaccination de la population large mais ciblée permettra d’endiguer cette épidémie, nous souhaitons que les associations d’élus portent ce message au nom de la solidarité nationale : il y a urgence à accélérer la cadence en lien avec nos professionnels de santé de proximité et en priorité dans les territoires les plus touchés !" ajoutent-ils.
Même dans la majorité présidentielle, on demande une accélaration de la vaccination
Plusieurs députés de la majorité s'inquiètent également et demandent une accélération des vaccinations en écrivant à Jean Castex, le Premier Ministre. Barbara Bessot-Ballot et Christophe Lejeune tous deux députés LREM de Haute-Saône, Frédéric Barbier et Denis Sommer, députés du Doubs. Ils expliquent dans ce courrier que leurs zones sont particulièrement touchées, lors du premier confinement, avec Mulhouse tout proche, et lors du deuxième à cause de la proximité avec "la Suisse frappée de plein fouet et du climat froid et humide... Or, les interactions entre nos deux pays sont nombreuses, en raison du travail transfrontalier, mais aussi des activités commerciales, sportives, touristiques etc. Par ailleurs, les restrictions ne sont pas les mêmes de chaque côté de la frontière. C’est pourquoi, une harmonisation de part et d’autre, notamment concernant le couvre-feu, semble nécessaire."Il n'y a pas de couvre-feu à ce jour en Suisse.
Les quatre députés de la majorité poursuivent en insistant sur le caractère industriel de l'économie, donc un confinement, selon eux, est exclu. Ils poursuivent : " Ainsi, il nous apparaît indispensable que les habitants de ce territoire puissent être prioritaires dans la campagne de vaccination qui vient de s’ouvrir et qui se doit d’être massive...Nous en appelons donc à une réaction exceptionnelle, prenant la forme d’une décision de vaccination élargie à toute la population qui le souhaite et ce, dans un délai d’une semaine, en adéquation avec l’urgence de la situation sanitaire que nous connaissons ici, dans l’Est de la France. À cet effet, ouvrons des centres de vaccination dès le week-end prochain !"
Olivier Véran promet d'amplifier, simplifier la campagne de vaccination
Olivier Véran, ministre de la Santé, était l'invité de RTL ce mardi 5 janvier. Il a promis d'amplifier, accélérer et simplifier la campagne de vaccination : "Le rythme de croisière de la vaccination en France va rejoindre celui de nos voisins dans les prochains jours. On a dépassé les 2.000 vaccinations hier, d'ici jeudi on va augmenter encore de façon très importante, on va être sur une courbe exponentielle".
Le ministre a poursuivi : "Avant la fin du mois de janvier, nous autoriserons la vaccination des personnes âgées de 75 ans et plus qui ne sont pas en établissement, qui sont en ville, à la maison". Actuellement, la campagne concerne uniquement les résidents en Ehpad (Etablissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) et les soignants d'au moins 50 ans ou considérés à risques.
Toujours selon Olivier Véran, "Ça fait 5 millions de personnes et ça prendra plusieurs semaines, plusieurs mois peut-être." Il a annoncé aussi l'élargissement de la campagne aux pompiers et aides à domicile de plus de 50 ans.
La France dispose pour l'instant de "500.000 doses par semaine" du premier vaccin autorisé en Europe, celui de Pfizer/BioNTech. Elle aura en plus "500.000 doses par mois" de celui de Moderna, qui pourrait recevoir l'aval de l'agence européenne du médicament mercredi.
Le ministre donnera davantage de détails jeudi 7 janvier lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre Jean Castex.