La Bourgogne-Franche-Comté, qui compte un taux d'incidence désormais inférieur à la moyenne nationale, voit l'épidémie diminuer depuis mi-janvier.
La situation sanitaire en Bourgogne-Franche-Comté connaît pour l'instant, "une amélioration lente mais stable" selon les termes de Fabien Sudry, préfet de la région, qui a tenu ce mercredi 17 février une conférence de presse sur le sujet. Une tendance qui est également observable sur l'ensemble du territoire français.
Celle-ci est encore plus visible dans la région que dans le reste du pays. Alors qu'à la fin de l'année 2020, la Bourgogne-Franche-Comté détenait le taux d'incidence (le nombre de cas positifs au coronavirus pour 100 000 habitants) le plus élevé de France, elle fait partie désormais des bons élèves.
Ce taux, scruté à la loupe par les autorités car c'est un bon indicateur de la situation épidémiologique, est désormais inférieur à la moyenne nationale (163 contre 188), même s'il reste reste très largement au-dessus du seuil d'alerte, fixé à 50. Et, preuve que l'épidémie recule, le taux de reproduction R est de 0,87. Cela veut dire qu'en moyenne, une personne malade contamine moins d'une autre personne.
Les variants moins présents
Le directeur de l'ARS, Pierre Pribile, également présent ce mercredi, émet l'hypothèse que la différence entre les taux d'incidence est dû à la moindre circulation des variants dans la région que dans le reste du pays. Les variants sont considérés comme plus contagieux par les spécialistes : le variant anglais ne représente que 15% des cas en Bourgogne-Franche-Comté, alors qu'il est présent à 35% en moyenne en France. Même tendance pour les variants sud-africains et brésiliens : 2% sur le territoire, 6% dans l'ensemble du pays.
Cette dynamique joue sur les chiffres à l'hôpital, qui restent élevés : plus de 1.500 personnes sont hospitalisées à cause du Covid et 155 le sont dans les services de réanimation. "Cela faisait 3 mois qu'un niveau aussi bas n'avait pas été atteint", précise Pierre Pribile, à la tête de l'ARS.
"L'heure est au respect des gestes barrières et au développement du télétravail", tempère le préfet qui donne un aperçu des contrôles dans le département qu'il gère aussi, la Côte-d'Or : la première semaine de février, alors que le couvre-feu à 18h était déjà en vigueur, 3.000 contrôles ont eu lieu, 10% d'entre eux ont engendré des verbalisations. Quatre restaurants, tous situés à Beaune, font l'objet d'une procédure pour une ouverture clandestine, deux sont déjà sûrs d'être fermés administrativement prochainement.
Bilan sur la situation sanitaire et vaccinale en région par F. Sudry, préfet de la région et Pierre Pribile, directeur général @arsbfc pic.twitter.com/bvhJ4RXrK1
— Préfet Bourgogne-Franche-Comté, Préfet Côte-d'Or (@Prefet21_BFC) February 17, 2021
4,9% des habitants de Bourgogne-Franche-Comté ont reçu au moins une injection de vaccin
A la différence des restaurants, la vaccination, elle, n'a aucune chance d'être entravée et ses effets pourraient commencer à se faire sentir. La région est, avec 4,9% de personnes qui ont reçu au moins une dose de vaccin au 17 février, la première sur cette statistique en France (3,5% à l'échelle de la France). Premiers bénéficiaires de la stratégie de vaccination, les résidents des maisons de retraite : "les deux tiers des résidents d'Ehpad ont eu au moins un première injection de vaccins", a calculé Fabien Sudry.
Après les résidents d'Ehpad, les personnes de plus de 75 ans, l'ensemble du personnel médical et certaines personnes à risque, le nombre de concernés par le vaccin va s'agrandir le 25 février : à cette date, les médecins généralistes vont pouvoir vacciner une partie de leur patientèle, les 50-64 ans avec facteurs de risque, grâce aux doses de vaccin AstraZeneca qui vont leur être livrées.
Sans compter cette dernière donnée, en mars, ce sont 70 000 personnes qui vont recevoir une dose pour la première fois selon les projections de l'ARS. Alors que les jours commencent à grandir, et l'envie de sortir également, le mot de la fin encourageant revient à Pierre Pribile : "chaque jour qui passe est du temps gagné sur l'épidémie".