Les personnes testées positives au Covid-19 pourraient être mises en quarantaine dans des lieux réquisitionnés, notamment des hôtels. Les professionnels attendent des précisions sur cette piste envisagée par le gouvernement pour le déconfinement.
Des hôtels réqusitionnés ?Tests, traçage des contacts du malade et isolement des cas positifs : ce sont les trois piliers du plan de déconfinement présenté mardi 28 avril par Edouard Philippe. Ils seront utilisés afin de casser les chaînes de transmission du virus et tenter d'éviter un rebond de l'épidémie.
Pour ce qui est de l'isolement des cas positifs, les personnes concernées pourront rester chez elles, "ce qui entraînera le confinement de tout le foyer pendant 14 jours", ou isolées "dans un lieu mis à (leur) disposition, notamment dans des hôtels réquisitionnés", a déclaré le Premier ministre.
"Nous prévoirons des dispositifs de contrôle, s'ils devaient être nécessaires, mais notre objectif est de nous reposer largement sur le civisme de chacun", a-t-il ajouté. L'isolement fait partie des recommandations de l'Académie de médecine, pour réduire la transmission au sein d'un même foyer. Mais elle préconise elle ausi, un placement sur la base du volontariat.
Les professionnels s'interrogent
Contacté par téléphone, Patrick Jacquier, président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie de Côte-d'Or, reste prudent : "nous n'avons aucune information pour l'instant." Selon lui, les hôteliers seront "tous volontaires pour rendre service", mais il faut réfléchir aux modalités.
Il sera impossible de réserver seulement certaines chambres aux malades, ce sera tout ou rien. Pas question non plus d'exposer le personnel de l'hôtel et d'assurer un service classique, les malades devront être pris en charge par des soignants.
La réquisition est un choix lourd de conséquences pour les établissements, selon P. Jacquier et pas seulement pour leur fonctionnement quotidien.
Il faudra que l'Etat et les collectivités locales financent le dispositif, car les chambres seront sans doute facturées à prix coûtant, donc loin des tarifs habituels. "C'est normal, estime-t-il, car il s'agit d'assurer un rôle sanitaire et pas d'envisager un chiffre d'affaires."
Coronavirus : "Malgré toute la bonne volonté du gouvernement, il y aura beaucoup de défaillances" dans l'hôtellerie-restauration prévient l’UMIH https://t.co/qN9oe7x8UN via @franceinfo
— UMIH (@UMIH_France) April 24, 2020
Le dispositif existe déjà
Dans plusieurs villes françaises, des malades du coronavirus convalescents ou atteints de formes légères sont déjà hébergés dans des hôtels. Cette solution pourrait être généralisée sur tout le territoire pour prévenir une deuxième vague épidémique lors du déconfinement progressif qui doit commencer le 11 mai.