Depuis l'annonce par le Premier ministre ce mardi 28 avril 2020 devant l'Assemblée nationale d'un plan de déconfinement différencié, les réactions se multiplient. Et parmi les responsables politiques bourguignons, l'idée de mettre des départements "en rouge" ou "en vert" ne fait pas l'unanimité.

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Le déconfinement devrait débuter le 11 mai 2020 en France, a confirmé ce mardi Edouard Philippe devant l'Assemblée nationale. Le Premier ministre a annoncé une première phase, qui s'étendra jusqu'au 2 juin, et devrait permettre de vérifier que les mesures adoptées permettent d'assurer la maîtrise de l'épidémie.

Mais cette date du 11 mai pourrait bien ne pas concerner tous les départements. Car le déconfinement se fera "progressivement et en différenciant les territoires", selon le Premier ministre, afin d'éviter un retour à un confinement généralisé dans les semaines suivantes.
 

Prendre en compte les spécificités locales


Cette différenciation est saluée par de nombreux responsables politiques. Pour Ludovic Rochette, président de l'Association des maires de Côte-d'Or et élu Les Républicains, "c'était une demande de la part des élus. Effectivement les situations en France sont disparates d'un territoire à l'autre, la situation de la Côte-d'Or n'est pas celle du Finistère. On ne peut donc pas faire partout pareil."
 


"J'ai toujours été partisan d'un déconfinement lent et progressif, appuie Alain Lassus, président (PS) du Conseil départemental de la Nièvre. Ce qu'a dit le Premier ministre va dans ce sens. D'ici le 11 mai il faut regarder comment évolue le virus et rester vigilant chaque semaine. Si les conditions le permettent le déconfinement pourra se mettre en place dans la Nièvre à partir du 11 mai. Mais la limitation des déplacements entre les départements est importante : l'idée c'est d'empêcher le virus d'aller dans des départements où il ne circule pas activement et donc de limiter les entrées sur le territoire. Mais il reste à savoir comment cela va se mettre en place, et comment ce sera contrôlé."
 
 

"Zone rouge" et "zone verte"


Le cadre pourra ainsi être adapté aux situations locales, par département. D'ici le 11 mai, trois critères seront particulièrement scrutés :
- le taux de nouveaux cas sur 7 jours
- les capacités hospitalières et de réanimation
- la préparation du système de tests et de détection.

Le ministère de la Santé présentera chaque jour une carte, classant les départements en zone rouge (circulation du virus élevée) ou verte (circulation limitée). Son évolution permettra de décider, le 7 mai, lesquels débuteront le déconfinement le 11 mai et lesquels seront susceptibles de conserver des mesures plus strictes.

La crainte d'une "mise à l'index"


Mais ce classement des départements pose également des questions. "Evidemment, il y a des différences entre les régions et les départements, concède Julien Odoul, chef de file du Rassemblement national au Conseil régional de Bourgogne - Franche-Comté. On n’a pas le même niveau de dangerosité entre nos départements. Mais cibler des départements en rouge, c’est les mettre à l’index. On ne sait encore rien. C’est quoi un département rouge ? C’est quoi un département vert ? Ce manque de stratégie ne va pas rassurer les Français qui sont perdants sur tous les plans."
 

Pour François Patriat, sénateur LREM de Côte-d'Or, ce classement permettra au contraire d'apporter des éléments concrets. "C’est une idée qui s’appuie sur des données scientifiques objectives", précise-t-il, à la sortie d'une réunion à Matignon consacrée au plan de déconfinement. "Il ne s’agit pas de stigmatiser mais bien de protéger. Qu’un département soit en rouge, cela peut provoquer une émulation locale. Dans la population, on pourra se dire 'il faut passer « en vert », soyons plus prudents, ne nous déplaçons pas trop'. Car l’objectif est bien sûr que tout le monde passe en vert le plus vite possible."
 
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