Des millions de personnes s'occupent d'un proche âgé, malade ou handicapé. Mais, beaucoup ne savent pas vers qui se tourner pour obtenir de l'aide et encore moins comment bénéficier du "droit au répit" créé en 2016.
Six aidants sur dix ne savent pas où s'adresser
La 8e édition de la journée nationale des aidants a lieu vendredi 6 octobre 2017. Selon les chiffres officiels, 8,3 millions de personnes en France aident régulièrement un proche en perte d'autonomie.Cela représente une charge morale et physique qui peut avoir des répercussions sur la santé des aidants. C’est pourquoi des solutions ont été mises en place pour leur permettre de souffler un peu : accueils de jour ou de nuit, relais à domicile ou séjours vacances.
Mais "six aidants sur dix ne savent pas où s'adresser", dit Claudie Kulak, présidente du collectif d'associations qui organise la journée du 6 octobre.
Les centres communaux d'action sociale (CCAS), les centres locaux d'information (Clic) ou les associations peuvent orienter les aidants et leurs proches fragilisés vers les aides auxquelles ils peuvent prétendre, en fonction de leur situation.
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Qu’est-ce que le "droit au répit" ?
Pour ceux qui accompagnent une personne âgée, la loi sur l'adaptation de la société au vieillissement a instauré en mars 2016 un "droit au répit", qui permet d'obtenir auprès des départements une aide de 500 euros par an pour financer un accueil ponctuel du proche dépendant.Mais, "ce n'est pas parce qu'une loi est votée que ça change immédiatement les choses", souligne Didier Lesueur, directeur général de l'Odas (Observatoire de l'action sociale décentralisée). Une enquête de l'Odas a ainsi montré que les concours versés par l'Etat aux départements au titre de la loi vieillissement n'ont pas été entièrement dépensés en 2016 et que le droit au répit est une des mesures qui a tardé à se mettre en oeuvre.
Dans les départements, "l'adaptation des logiciels et la formation des personnels sont en cours", explique Didier Lesueur.
"Ce droit se met très progressivement en place, peut-être moins vite que d'autres aspects de la loi", notamment la revalorisation de l'APA (allocation personnalisée à l'autonomie), versée pour favoriser le maintien à domicile des personnes âgées, confirme Stéphane Corbin, de la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie).
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— Humanis (@GroupeHumanis) 3 octobre 2017
Pourquoi le "droit au répit" tarde à se mettre en place ?
Sur le plan technique, la mise en oeuvre est "un peu complexe" et "en matière d'information des intéressés, il y a encore beaucoup à faire", estime-t-il, tout en assurant qu'il n'y a "pas de réticence des différents acteurs". Des informations peuvent être trouvées sur le portail www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr, créé il y a deux ans.Le "droit au répit" des aidants représente 78 millions d'euros sur plus de 450 millions d'euros alloués en 2017 par la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie aux départements pour financer la réforme de l'APA.
Pour Florence Leduc, présidente de l'Association française des aidants, l'instauration de ce droit est une mesure "symbolique mais très importante", car elle marque une reconnaissance de ces personnes, "de plus en plus nombreuses".