Les structures de médecine d'urgence sont à un point de rupture jamais atteint, alerte l’association Samu-Urgences de France. Partout en France, les personnels étaient appelés à arrêter symboliquement le travail mardi 28 mai à midi, pendant 5 minutes. C'était le cas en Bourgogne.
Tout a débuté le 18 mars à l'hôpital Saint-Antoine à Paris après "l'agression de trop" contre un soignant. Depuis, de plus en plus d’établissements en colère rejoignent le mouvement. Les problèmes sont les mêmes partout : les hôpitaux confrontés à un nombre d’arrivées croissantes aux urgences, les patients qui doivent attendre des heures dans les couloirs, les personnels épuisés et au bord du burnout...
Le collectif réclame l'arrêt des fermetures de lits, une hausse des rémunérations de 300 euros net et une augmentation des effectifs.
26e jour de grève au centre hospitalier William-Morey, à Chalon-sur-Saône
Ce matin, les personnels du centre hospitalier William-Morey, à Chalon-sur-Saône, entamaient leur 26e jour de grève."On est sous tension quasi quotidiennement, que ce soit le jour ou la nuit. Ça devient très compliqué de soigner correctement les gens parce qu’on manque de personnels, infirmiers, aides-soignants, on manque de moyens. Il y a aussi une problématique de manque de lit sur l’hôpital, ce qui fait que nos urgences sont engorgées trop souvent", témoigne une infirmière.
Hier, des postes supplémentaires d’aides-soignants ont été annoncés à l’issue d’une réunion avec la direction de l’hôpital.
► Reportage : François Latour et Romain Liboz
Avec : Alice Colin et Audrey Gaudillère, infirmières aux urgences
"Il n'y a pas de solution miracle tant que nous n'avons pas plus d'urgentistes formés dans notre pays, c'est une problématique qui est internationale", répond Agnès Buzyn, ministre de la Santé.
"Il y a plusieurs pistes aujourd'hui à explorer pour améliorer la situation des urgences", ajoute la ministre : "former plus de médecins urgentistes pour occuper les postes vacants, organiser des entrées directes dans les hôpitaux pour les patients chroniques connus, créer des maisons médicales de garde adossées aux services d'urgences pour désengorger les urgences et permettre de traiter les petites urgences".