Doubs : devant la montée du variant anglais de covid-19, la préfecture veut renforcer les mesures barrière

Le taux de présence du variant britannique atteint les 45 % dans le Doubs. Pour éviter une "troisième vague" dans les hôpitaux, la préfecture, en accord avec l'ARS, veut renforcer la prévention et s'entretiendra avec les élus pour étendre le port du masque et développer encore le télétravail. 

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Le Doubs se portait mieux depuis quelques semaines face à l'épidémie de Covid-19, mais en quelques jours, la tendance repart à la hausse. Le taux d'incidence des contaminations pour 100 000 habitants est toujours inférieur à 200 : 160 pour être précis, mais il ne faiblit plus depuis quelques heures. Ce n'est pas tant ce chiffre qui est alarmant, que la fulgurance avec laquelle le variant britannique se répand. Fidèle à sa réputation de plus grande contagiosité, ce variant est présent dans 45 % des test covid positifs dans le département. Le Doubs est ainsi le département le plus touché de la région avec la Nièvre (50 %). Mais l'Agence régionale de santé (ARS) ne se fait guère d'illusion, toute la région devrait bientôt connaître le même sort. Et ce variant d'Outre-Manche sera d'ici quelque temps majoritaire sur l'ensemble du territoire. 

Si aucune explication n'est donnée à cette accélération dans le département, les autorités veulent agir avant que la situation ne s'aggrave dans les hôpitaux. Pour l'heure les chiffres sont encore acceptables d'après l'ARS. Au 24 février, 163 personnes étaient hospitalisées dont 40  en réanimation pour le Doubs. A cela il faut ajouter, pour le Nord Franche-Comté : 69 personnes hospitalisées dont 16 en réanimation. 

Le préfet du Doubs, Joël Mathurin, veut néanmoins éviter à ces établissements une "troisième vague britannique" et que le virus "devienne hors de contrôle". 

Des mesures barrière renforcées

Dès vendredi 26 février, le préfet va s'entretenir avec les maires des villes de plus de 5000 habitants et les représentants des maires ruraux, ainsi que les parlementaires pour voir comment se prémunir du virus sans avoir recours à un reconfinement local tel qu'établi ces derniers jours à Dunkerque ou dans les Alpes-Maritimes. 

Cela peut passer par l'extension du port du masque obligatoire à d'autres quartiers des grandes villes ou dans les bourgs-centres qui y échappent encore. 

La préfecture entend aussi peser sur la sphère privée, les milieux associatifs et les entreprises. "Est-ce que nous avons été le plus loin possible pour le télétravail ? s'interroge Joël Mathurin. Je ne pense pas..."

Des contrôles accrus sur le territoire et à la frontière suisse

Avec le beau temps, les autorités veulent cibler la jeunesse et les groupes en général tentés par des piques-niques en nombre. Les rassemblements en plein air restant limités à 6 personnes. 

A la frontière suisse, et sur une bande de 30 kilomètres, 11 000 contrôles ont été effectués depuis début février. La police de l'Air et des frontières et les douaniers ayant reçu le renfort de 50 gendarmes. 170 Français depuis début janvier ont été arrêtés et placés à l'isolement car visiblement de retour de stations de ski suisses mais dans l'incapacité de fournir un test négatif récent. 130 ont été verbalisés. 150 personnes ont par ailleurs été refoulées car sans test à présenter mais refusant de s'acquitter d'une amende. 

Le préfet annonce par ailleurs des contrôles renforcés sur le respect du couvre-feu en zone urbaine. 

Des tests salivaires à l'école dès lundi 1er mars

Parallèlement à la pratique de tests antigéniques en collèges et lycées, des tests salivaires vont être déployés dès lundi 1er mars dans les écoles. Auprès des enfants, personnel enseignant et non enseignant. 

Un panel de trois types d'établissements : école, collège et lycée, sera ainsi testé régulièrement tous les 15 jours. Il permettra de suivre l'évolution de l'épidémie sur un échantillon représentatif de la ville à la campagne. Les autorités en appellent "au sens des responsabilités des parents pour donner leur accord". 

Des centres de vaccination itinérants à la campagne

A l'heure actuelle, 25 625 personnes ont reçu une première dose de vaccin dans le Doubs (soit 3,9 % de la population du département, contre 5,2 % dans la région). 12 586 ont reçu deux doses (soit 1,8 % de la population du Doubs, contre 2,7 % dans la région). L'ARS ne cache pas qu'après un bon démarrage, le département connaît une tension sur les dotations, qui devrait s'améliorer en mars/avril. 

Pour les plus de 75 ans qui habitent à plus de 20 kilomètres des centres de vaccination, des centres éphémères vont se déployer quelques jours dans des lieux comme Mouthe, Chapelle des Bois ou Sancey. Ainsi les difficultés de déplacement dont se plaignent les aînés hors institution, devraient se réduire. 

Même si les doses de vaccin Pfizer arrivent lentement, l'ARS assure que des dotations ont été sécurisées pour les EHPAD comme pour les MARPA. 

Par ailleurs la vaccination dès ce jour en cabinet médical pour les moins de 65 ans atteints de comorbités avec le produit AstraZeneca devrait accroître la couverture dans le département. 

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