Doubs : les salariés de la CAF en grève, « on n’a que deux minutes top chrono pour répondre à une demande téléphonique »

Effectifs en baisse, heures supplémentaires imposées, à l’appel de plusieurs syndicats les salariés des Caisses d’allocations familiales (CAF) sont en grève ce mardi 29 juin pour témoigner de leur saturation face à des conditions de travail de plus en plus dégradées.

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55 minutes de grève par jour pour dénoncer tout ce qui ne va pas dans les CAF de France. Ou une demi-journée, ou une journée entière, c'est au choix. Les salariés n'ont pas d'autres choix que de faire grève pour se faire entendre.

A Besançon, ils brandissent des banderoles et distribuent des tracts sur le parvis de la CAF au 2 rue Denis Papin. « On demande l’arrêt des rendus de postes » scande Lise Charlebois, syndiquée Sud. Elle est assistante sociale à la CAF de Besançon.

Ces « rendus de postes », exigés par la convention d’objectifs et de gestion 2018-2022 (COG-2018-2022), c’est tout simplement une baisse des effectifs. « De 2018 à 2020, on a rendu dix postes. Là on doit encore en céder 5 ou 6 » se désole une collègue de Lise, Rachel Miller-Lerognon qui, elle, exerce à Montbéliard et est déléguée FO. 

Lionel Koenig, le directeur de la CAF de Besançon assure que demande "avait été faite vendredi dernier pour conserver les dix postes qui devaient être retirés à Besançon". Il attend une réponse

Des conditions de travail dégradées

A cette baisse des effectifs, s’ajoutent d’autres problèmes internes. « On nous impose des heures supplémentaires le samedi matin, on travaille avec 250 salariés en CDI et une trentaine en CDD. Ces CDD n’ont que trois petites semaines pour se former alors qu’on a besoin de techniciens confirmés pour traiter les dossiers, du coup cette situation engendre des tensions de leur part et du stress pour nous ».

Une « tension » accentuée par un service informatique défaillant "qui empêche de traiter des dossiers " selon Céline Grosjean de la CFDT.  Et surtout par la cadence infernale des rendez-vous physiques et téléphoniques pour l’employé-e) de la CAF qui « n’a que deux minutes top chrono pour répondre à une demande par téléphone...c’est intenable » estime Lise Charlebois. 

Le 7 mai dernier, les techniciens de la CAF de Besançon avaient déjà poussé un coup de gueule contre les bugs informatiques et les CDD formés à la va-vite, provoquant des retards dans le traitement des dossiers d’allocataires. Mais les choses n’ont visiblement pas changé.

Une fois encore le directeur de la CAF, Lionel Koenig tente de rassurer "nous faisons tout pour que tout rentre dans l'ordre. On note d'ailleurs une amélioration mais il faudra du temps pour que le nouveau service informatique, qui dépend du national, soit totalement opérationnel. Nous faisons une refonte des audes au logement, c'est donc pour cette raison que nous rencontrons ces quelques difficultés mais je tiens à rassurer nos allocatires, nous sommes mobilisés"

Des salariés malmenés par les allocataires

Face à cette situation, les syndicats CGT, FO, Sud et CFDT, ont lancé une grève ce mardi 29 juin dans toutes les CAF de France. « Il faut dire aux prestataires que si nous avons du retard, ce n’est pas notre faute, on vit des conditions de travail très difficiles et c’est de pire en pire » prévient Lise Charlebois.

« Cela engendre des risques psycho-sociaux, de la fatigue, de la démotivation et en plus, de temps en temps, on essuie des agressions de la part des allocataires parce que les dossiers n’avancent pas » ajoute Rachel.

 

Dysfonctionnements dans les CAF, les allocataires s'en plaignent de plus en plus

Annie Paillard, est un bel exemple de cafouillage au sein de la CAF de Besançon. Cette allocataire avait pris un congé de proche aidant, d'une durée de trois mois, pour s'occuper de sa maman de 83 ans et victime d’un AVC. Sauf que les indemnités promises par la CAF ne lui ont jamais été versées à temps. Pendant un trimestre, Annie Paillard avait été aidée financièrement par des amis et sa famille. L’aide de la CAF lui a été versée après sa reprise de travail.

Et sur les réseaux, comme twitter, les plaintes se succèdent 

 

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