L’association "Sauvons les faons" a vu le jour en 2020. En mai et en juin, elle s’apprête une nouvelle fois à venir en aide à la faune. Les agriculteurs qui pensent avoir des faons dans leurs champs peuvent faire appel à elle avant de faucher.
Il est des missions de bénévolat qui valent la peine. Des regards inoubliables. Et des images qui restent à jamais gravées dans les esprits. Au printemps 2023, Ludovic Rigollot n’a pas sauvé un faon, mais 15 sur une parcelle située en Alsace. Ce matin-là, équipé d’un drone muni d’une caméra thermique, Ludovic est intervenu de bonne heure avant que les rayons du soleil ne réchauffent le sol. La caméra du drone détecte la chaleur du petit animal couché dans les champs. “J'en ai vu un, puis deux, puis trois, puis quatre… “ se souvient-il.
“Le paysan fauchait juste derrière mon passage, une fois que j’avais repéré la zone en drone pour trouver d’éventuels faons en cette saison de mise à bas des petits” explique-t-il à France 3 Franche-Comté.
Quand un faon est repéré par le drone, et que l'agriculteur veut à tout prix faucher toute sa parcelle, l’association met en place la procédure suivante.
On demande aux agriculteurs de fournir des caisses et des bénévoles et on les guide. Soit le faon à moins de 48 heures, il ne marche pas, et on le met alors dans une caisse aérée en bordure de parcelle en attendant que sa mère ne vienne le rechercher.
détaille Philippe Lesage co-créateur de “Sauvons les faons”.
“Pour les faons qui marchent déjà, on se contente de les effaroucher, les disperser” complète-t-il. Idem pour les renards, lièvres, qui pourraient se trouvaient dans les champs au moment des périodes de fauche.
60 télépilotes professionnels engagés dans ce sauvetage pour toute la France
En cette fin avril, l’association invite les agriculteurs qui ont déjà retrouvé des faons dans leurs parcelles à faire appel à ses services. “Sauvons les faons” ne peut pas répondre à toutes les demandes néanmoins. “On essaie de faire le maximum, mais c’est une goutte d’eau” estime Philippe Lesage. Il y a selon lui des milliers de faons qui meurent chaque année dans les machines.
L’intervention de l’association est gratuite pour les agriculteurs. Elle peut être facturée si c’est une collectivité ou une entreprise qui sollicite l’intervention d’un drone.
Chaque sauvetage d’animal a néanmoins un coût. C’est grâce aux dons que “Sauvons les faons” peut défrayer ses télépilotes. Ils sont 60 bénévoles pour l’instant dans toute la France avec des zones pas du tout couverte comme le massif central.
“On s’aperçoit que de génération en génération, la cause animale gagne du terrain chez les agriculteurs”
Ludovic Rigollot, sait déjà que sa caméra thermique sauvera encore quelques vies cette saison.
C’est génial, un faon, je n’en avais jamais vu de près avant de faire ces missions. Et quand les enfants des agriculteurs sont présents, ça permet de sensibiliser encore plus. L’an dernier, j’ai vu un agriculteur qui m’a dit que quand il tuait par accident un faon lors de fauches, il pleurait.
Ludovic Rigollot, télépilote de drone, bénévole pour "sauvons les faons"
Le télépilote de drone qui a créé sa société Top Drone à Hérimoncourt (Doubs) dans le pays de Montbéliard sait déjà qu’un agriculteur du Sundgau en Alsace voisine l’appellera ces prochaines semaines. Ce jour-là, le réveil sonnera vers 3 heures du matin pour intervenir sur la parcelle au bon moment, celui de la nuit aéronautique qui se termine 30 minutes avant le lever du soleil. “Notre association, si elle avait plus de dons, pourrait répondre à plus de demandes”, le Comtois qui est aussi pompier volontaire compte bien mettre encore des petits faons en sécurité.
► Pour en savoir plus sur "Sauvons les faons"
-Site internet
-Cagnotte de dons (ces derniers sont déductibles des impôts à hauteur de 66 %)