Affaire Boxberger : "des preuves insuffisantes", la plainte de l'athlète Ophélie Claude-Boxberger pour viol aggravé a été classée sans suite

La plainte de l'athlète Ophélie Claude-Boxberger pour "viol aggravé" lorsqu'elle était mineure, contre son ex-entraîneur et ex-beau-père Alain Flaccus, a été classée sans suite, confirme ce mardi 6 septembre le parquet de Montbéliard (Doubs).

L'athlète de 33 ans, suspendue pour dopage à l'EPO, avait déposé plainte en octobre 2020 à Montbéliard pour viol aggravé à l'encontre d'Alain Flaccus, pour des faits commis entre 2002 et 2007.

Sa plainte a été classée sans suite le 24 août par le parquet. La procureure a relevé dans la version de la spécialiste du 3.000 m steeple "des incertitudes et des contradictions qui ne permettent pas de retenir des faits, des dates et des lieux précis permettant de caractériser l'infraction". "Il y a des éléments dans sa plainte, mais le doute persiste des deux côtés et les preuves sont insuffisantes" pour des poursuites pénales, a-t-elle précisé.
 

Le beau-père au coeur de l'affaire de dopage

Alain Flaccus, ancien entraîneur de l'athlète, également ex-compagnon de sa mère, et qui se trouve au coeur de l'affaire de dopage à l'EPO d'Ophélie Claude-Boxberger, a toujours nié toute atteinte sexuelle à son encontre.


 "Ce classement sans suite me semble totalement adapté à la procédure. Les élucubrations de Madame Claude ont été balayées par l'enquête et il est important que Monsieur Flaccus retrouve son honneur", a déclaré son avocat, Me Jean-Baptiste Euvrard.

Une injection à l'EPO à son insu ?

Ophélie Claude-Boxberger avait aussi accusé son ancien homme à tout faire de lui avoir injecté de l'EPO à son insu, lors d'un stage préparatoire aux Mondiaux-2019 de Doha, à Font-Romeu. Elle avait été contrôlée positive à cette substance en septembre 2019.

Mais le tribunal de Montbéliard avait déjà relaxé en septembre 2021 Alain Flaccus pour ces faits. Celui-ci avait changé plusieurs fois de version avant de finalement se dire totalement innocent. La coureuse de demi-fond avait même été condamnée à lui verser 2.500 euros de dommages et intérêts.

En avril, le Conseil d'Etat a suspendu la quintuple championne de France pour quatre ans, soit deux ans de plus que ce qu'avait décidé initialement la commission des sanctions de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), pour avoir été contrôlée positive à l'EPO en septembre 2019.

Dans un post sur les réseaux sociaux, Ophélie Claude Boxberger va continuer à se battre 

Suite à la révélation du classement sans suite de sa plainte, l'athlète a publié ce message sur son compte facebook. "Comment accepter cela quelques jours après la médiatisation du suicide de la jeune Océane de Valdahon en juin dernier, alors qu'elle aussi avait porté plainte pour viol et agression sexuelle et que là encore les autorités lui avaient laissé entendre que sa plainte avait peu de chance d'aboutir ? Comment peut-on entendre et accepter un tel courrier d'un procureur de ma région, qui plus est d'une femme ? En 2018, 94 000 femmes majeures déclaraient avoir été victimes de viols et/ou de tentatives de viol, selon l'observatoire des violences faites aux femmes, mais seulement 1% de ces plaintes aboutissent à des condamnations. Alors doit-on continuer à accepter cela en tant que femmes en 2022 ?"

Ophélie Claude Boxberger annonce qu'elle va effectuer un recours auprès du procureur général de Besançon ainsi que déposer plainte avec constitution de partie civile afin de pouvoir enfin être entendue par la justice. 

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