Testée positive à l’EPO en 2019, l’athlète Ophélie Claude-Boxberger avait initialement été suspendue de toute compétition sportive pour une durée de deux ans par la commission indépendante de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) en charge des sanctions. Le Conseil d'Etat vient d'alourdir la sanction.
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L’athlète de Montbéliard qui s'entraîne actuellement au Portugal s’exprime par la voix de son compagnon Jean-Michel Serra, ancien médecin de l’équipe de France d’athlétisme. “Elle est complètement effondrée, dans un état psychologique détruit. On oublie que derrière tout cela il y a de l’humain” dit-il très ému quelques heures après la décision du Conseil d’Etat venu alourdir les sanctions contre l’athlète. L'entourage de l'athlète dénonce "un acharnement de l'AFLD" et affirme qu'un deuxième contrôle positif mis en avant par l'AFLD aux Mondiaux de Doha "n'a jamais existé".
Pour Ophélie Boxberger, l’objectif des JO 2024 s’éloigne
“Cela fait trois ans qu’elle se bat pour faire reconnaître son innocence, là elle repart pour trois années sur le plan sportif” dit-il. Car les deux ans de sanctions ne vont pas lui permettre d’accéder aux phases de qualification. Ophélie Boxberger voulait s’aligner sur le marathon de Paris 2024, 40 ans après la dernière compétition olympique de son père, le champion Jacky Boxberger.
Ophélie Boxberger avait déjà purgé deux ans d'interdiction. Elle avait fait son retour à la compétition en novembre dernier en remportant les 10 km de Colmar. Elle est désormais interdite de compétition pour deux nouvelles années à compter de la notification de la décision du Conseil d'Etat, soit vraisemblablement jusqu'à fin avril 2024.
Un contrôle positif à l'EPO
Lors d’un contrôle antidopage en 2019 lors d'un stage préparatoire aux mondiaux de Doha, l’athlète Ophélie Claude-Boxberger a été testée positive à l’érythropoïétine (EPO), une hormone utilisée comme produit dopant dans le sport de haut niveau. Le collège de l’AFLD a engagé des poursuites à son encontre et la commission des sanctions de l’institution (indépendante de l'AFLD) l’avait suspendue pour une durée de deux ans de toute compétition sportive, le 19 mars 2021. La présidente du collège de l' Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) a saisi le Conseil d'État pour contester cette interdiction limitée à deux ans et l’absence de sanction financière.
Ophélie Claude-Boxberger a quant à elle demandé l'annulation de la sanction, affirmant que les faits qui lui étaient reprochés n'étaient pas démontrés.
Le témoignage du beau-père a-t-il été influencé ?
En plus de la prise d'EPO, l'AFLD demandait à ce que l'athlète soit sanctionnée également pour avoir falsifié des éléments du contrôle antidopage, notamment en influençant le témoignage de son ex-entraîneur et ex-beau-père, Alain Flaccus.
Celui-ci s'était dans un premier temps accusé d'avoir injecté de l'EPO à l'athlète lors d'un massage avant de revenir sur ses aveux. L'AFLD estimait que ce témoin avait été manipulé par l'athlète, et avait également menti sur sa géolocalisation les jours précédant son contrôle.
En septembre 2021, Alain Flaccus, poursuivie par Ophélie Claude-Boxberger pour "empoisonnement", avait été relaxé par le tribunal de Montbéliard (Doubs).
L'AFLD s'est dite mardi 26 avril, dans un communiqué, "satisfaite" que le Conseil d'Etat applique la sanction de quatre ans "au titre de la présence d'EPO".
Condamnation doublée par le Conseil d'Etat
Le Conseil d'État a estimé que ni la durée réduite à deux ans retenue par la commission des sanctions, ni la durée portée à huit ans demandée par la présidente de l’agence, ne sont justifiées au regard des éléments avancés par les parties. C’est pourquoi le Conseil d’État a porté à quatre ans la durée d'interdiction pour Ophélie Claude-Boxberger et modifié la décision de la commission des sanctions de l’AFLD, a annoncé le Conseil d'Etat dans un communiqué.