Facebook vient de renoncer à censurer la photo d'une enfant vietnamienne nue brûlée au napalm en 1972. Le cliché censuré par les réseau social a crée une vaste mobilisation en Norvège.
Facebook a rétabli samedi la publication de la Première ministre norvégienne Erna Solberg utilisant la célèbre photo d'une enfant vietnamienne nue brûlée au napalm, qui était destinée à protester contre la censure frappant ce cliché.
Mme Solberg avait publié la photo accompagnée d'un texte vendredi matin, et Facebook l'avait supprimé quelques heures plus tard, au motif que le cliché violait ses règles sur la nudité. Il s'agissait du premier cas connu de censure d'un chef de gouvernement.
Mais le réseau social avait fait volte-face le même jour en invoquant le "statut emblématique" de ce cliché pris en 1972 par un photographe de l'agence Associated Press, et récompensé d'un prix Pullitzer.
Le tollé, en Norvège, était parti de la suppression par Facebook il y a deux semaines d'une publication de l'écrivain Tom Egeland sur le thème des photos de guerre, illustrée notamment par ce fameux cliché. La photo montre une fillette nue de neuf ans fuyant sur une route, hurlant de douleur et de terreur, après une attaque au napalm de son village lors de laquelle ses vêtements avaient brûlé.
Le nu de Gustave Courbet censuré déjà par Facebook
Facebook, qui compte 1,7 milliard d'utilisateurs, bannit la nudité sauf exception (allaitement, oeuvres d'art, "fins éducatives, humoristiques ou satiriques").L'affaire a des précédents, y compris avec des oeuvres d'art. Facebook doit passer devant la justice française, poursuivi par un utilisateur pour avoir censuré une photo du tableau de Gustave Courbet "L'Origine du monde", montrant un sexe féminin. Au début de l'année, une députée danoise s'est aussi plainte de ne pas pouvoir publier un cliché de la Petite Sirène, la célèbre statue de Copenhague, parce qu'elle contenait "trop de peau nue ou de sous-entendus sexuels".