Au lendemain de l'annonce des autorités chiliennes de l'extradition de l'ancien compagnon de l'étudiante japonaise, le Procureur de la République a confirmé que la France avait 60 jours pour aller chercher au Chili l'assassin présumé. Se pose la question des vols en pleine crise de Covid-19.
Comme annoncé lundi, Nicolas Zepeda, le principal suspect dans la disparition de Narumi Kurosaki, l'étudiante japonaise en décembre 2016 à Besançon, va être prochainement extradé du Chili vers la France.
Le corps de la jeune femme, une étudiante japonaise venue apprendre le Français, n'a jamais été retrouvé. Et les preuves s'accumulent autour de son ancien compagnon, qui avait déclaré dans une vidéo vouloir se venger.
Ce mardi, le Procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, a confirmé que la justice chilienne avait donné son feu vert à l'extradition vers la France du Chilien. La France a désormais 60 jours pour se rendre à Santiago du Chili et récupérer l'homme de 29 ans.
Une tâche pouvant être rendue ardue par..la crise du Covid-19. En pleine pandémie, avec les vols internationaux gelés, cela pourrait prendre du temps. Si tout va bien, les vols pourront reprendre avant fin juillet, permettant l'extradition. Si l’horizon aérien reste bouché, il s'agira d'un cas de force majeur : soit les autorités françaises organisent son transfert avec des vols à escale (par exemple en passant par le Brésil), soit Nicolas Zepeda restera en détention au Chili.
Mais les Français ont été rassurés d'apprendre que leurs homologues chiliens allaient durcir le contrôle judiciaire du suspect, voire même le placer en détention provisoire en attendant leur arrivée au Chili.
Voyez le reportage de Christophe Joly et Stéphanie Bourgeot.
Les réactions de l'avocate d'une partie de la famille de Narumi, M° Sylvie Galley et du Procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux.
Une fois sur le sol français, Nicolas Zepeda sera présenté à un juge d’instruction qui formalisera la mise en examen pour assassinat. Les autorités françaises attendent de lui qu’il livre enfin des éléments qui permettraient de restituer la dépouille de la jeune Japonaise, toutes les tentatives pour tenter de la localiser étant restées vaines. Le Chilien nie depuis le début être l'auteur du meurtre de son ex-compagne.
Le Procureur de la République n’est pas surpris outre mesure de la décision d'extrader, car "le dossier des enquêteurs est extrêmement solide. Le suspect a laissé énormément de traces de son passage (achats, contacts...), autant d’éléments qui sont à la disposition de la justice et qui font de Nicolas Zepeda le suspect n°1 de l’affaire. »
Etienne Manteaux a souligné encore une fois « le caractère tout à fait singulier de ce dossier qui explique sans doute la décision des magistrats chiliens. » Même trois ans et demi après les faits et deux recours (1ère instance et Cour Suprême chilienne). « La force de la justice, c’est qu’elle a le temps. »
Maître Sylvie Galley, l'avocate bisontine de la famille de Narumi s'est dite soulagée de cette décision. Elle salue une décision exceptionnelle qui suscite le soulagement de la famille de Narumi, dans la mesure où elle ouvre de nouvelles perspectives dans ce dossier jusque là marqué par le silence. "Enfin on va avoir quelqu'un en face, quelqu'un qui, jusqu'à présent, n’a jamais été inquiété ! »
L'avocate, visiblement très émue nous confie enfin :
" Le souhait le plus cher de la famille serait de pouvoir, enfin, rendre un dernier hommage à sa chère disparue, dans le respect de la tradition japonaise. Elle veut pouvoir organiser des obsèques. Pour elle, c’est tout ce qui compte, » lâche dans un souffle l’avocate.