La Cour suprême du Chili a confirmé ce lundi 18 mai l'extradition vers la France du jeune homme soupçonné d'être l'auteur de la disparition d'une étudiante japonaise en 2016 à Besançon (Doubs). La France a 60 jours pour aller chercher le suspect.
La plus haute juridiction du Chili "confirme le jugement du 2 avril 2020". La justice chilienne avait à cette date donné son feu vert à l'extradition vers la France du Chilien Nicolas Zepeda. Ce dernier et ses avocats avaient fait appel. Plus aucun recours n'empêche désormais l'extradition du suspect chilien vers la France. Son appel est rejeté.
AHORA: Corte Suprema aprueba extradición a Francia de Nicolás Zepeda, acusado de homicidio de ciudadana japonesa Narumi Kurosaki. pic.twitter.com/nDCnfLrjps
— Poder Judicial Chile (@PJudicialChile) May 18, 2020
Pas de corps mais des éléments en nombre à l'encontre du suspect
Nicolas Zepeda est le principal suspect dans la disparition de l'étudiante japonaise en décembre 2016 à Besançon.
Le corps de la jeune femme, une étudiante japonaise venue apprendre le Français, n'a jamais été retrouvé.
Le couple n'était plus ensemble, et Nicolas Zepeda avait fait savoir dans une vidéo sa jalousie et sa rancoeur envers Narumi qui avait un nouveau petit ami.
Narumi Kurosaki, 21 ans et Nicolas Zepeda avaient diné le 4 décembre 2016 dans un restaurant près de Besançon. Avant de rejoindre une chambre de la résidence universitaire de Besançon où certains étudiants ont entendu un cri d'angoisse en pleine nuit. La valise et une couverture qui se trouvaient dans la chambre de Narumi n'ont jamais été retrouvées.
Le suspect avait acheté à son arrivée en France le 1er décembre 2016, des boîtes d’allumettes, des produits inflammables et pulvérisateur de détergent. La justice française estimait avoir suffisament de preuves à l'encontre du suspect, fils d'un riche homme d'affaires au Chili. Nicolas Zepeda, âgé aujourd'hui de 29 ans devrait être jugé devant une cour d'assises à Besançon.
"La perspective d'avoir un procès avec un box vide n'était pas satisfaisante"
Les autorités judiciaires françaises ont 60 jours désormais pour aller chercher au Chili le suspect. "Pour la justice, c'est vraiment une décision importante. Je rends hommage aux juges chiliens qui ont fait preuve d'une grande ouverture d'esprit, car il n'y a pas d'accord d'extradition entre le Chili et la France" a expliqué Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon à l'annonce de ce feu vert définitif pour l'extradition. "La perspective d'avoir un procès avec un box vide n'était pas satisfaisante" ajoute le procureur. Le suspect aurait pu être jugé par contumace si son pays avait refusé son extradition. Nicolas Zepedas risque en France d'être mis en examen pour l'assassinat de son ex petite amie Narumi Kurosaki.
A son arrivée en France, le suspect sera présenté au juge d'instruction pour être interrogé. Jusqu'à présent, le jeune Chilien a toujours gardé le silence. L'instruction n'est pas terminée. "Tout va dépendre de lui, il peut répondre, ne pas répondre, avouer les faits, dire ou non où est le corps de Narumi Kurosaki" lance le procureur de Besançon.
A l'automne 2019, trois ans après la disparition de la jeune femme, les enquêteurs français et le procureur s'étaient déplacés au Chili. "La justice du Chili a vraiment pris en compte la solidité du dossier, notre déplacement a sans doute joué également" ajoute Etienne Manteaux qui espère une reprise de vols internationaux pour que l'extradition du suspect puisse se dérouler. La famille de la jeune étudiante japonaise très éprouvée par la disparition de Narumi pourrait assister au procès devant les assises du Doubs.