Nicolas Zepeda était jugé devant la cour d'appel de Vesoul (Haute-Saône) entre le 4 et le 21 décembre 2023. Il est accusé de l'assassinat de son ex-petite amie Narumi Kurosaki en 2016 à Besançon. Le Chilien a été condamné une nouvelle fois à 28 ans de réclusion criminelle. Ses avocats annoncent se pourvoir en cassation. Revivez minute à minute la fin de ce procès hors du commun.
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C'est la fin de ce direct. Merci d'avoir suivi ce procès à nos côtés sur France 3 Franche-Comté.
16h02 : "La cour d'assises de la Haute-Saône a totalement validé la thèse que j'ai soutenue en première instance et en appel. J'ai pris connaissance de la volonté de la famille Zepeda de former un pourvoi en cassation. La rapidité avec laquelle intervient cette demande signifie l'impossibilité pour cette famille d'accepter le délibéré de la première instance puis ce délibéré en appel. J'espère simplement aujourd'hui que la famille Kurosaki pourra retrouver un tant soit peu de sérénité au travers de cette décision qui vient d'être rendue. Ce procès s'est tenu de façon publique. Tous les observateurs ont pu avoir un avis sur le fait que les droits de Nicolas Zepeda ont été bafoués ou non. La justice française peut être particulièrement fière des conditions dans lesquelles, durant de longues semaines, nous avons examiné tous les éléments à charge ainsi que tous les éléments à décharge pour aboutir à ce délibéré", a exprimé Etienne Manteaux, sans oublier de remercier les enquêteurs français, japonais mais aussi la cour suprême chilienne pour leur travail tout au long de cette affaire.
15h45 : "C'est un jour très triste pour ma famille et pour celle de Narumi. C'est aussi un jour triste pour la justice française. Une personne innocente a été condamnée, pour soulager une autre famille. C'est le plus triste. La pression politique et médiatique pèse plus que les preuves montrées par le procureur", a déclaré Humberto Zepeda, le père de l'accusé.
15h23 : Me Galley, avocate de la famille Kurosaki, s'est exprimée à l'issue de ce procès de 13 jours. "C'est un verdict satisfaisant pour la famille Kurosaki mais Nicolas Zepeda repart avec ses secrets malheureusement. Chaque jour, a égrainé une souffrance pour mes clientes. La famille est convaincue que Nicolas Zepeda a conservé une partie de l'âme de Narumi. La cassation fait partie des possibilités mais je ne vais pas me projeter. Pour l'instant, mes clientes ont besoin de l'apaisement d'une décision qu'elles espèrent définitive. Leur travail de deuil n'est pas terminé."
Me Galley, avocate de la famille Kurosaki, « satisfaite » de la peine de 28 ans de réclusion criminelle prononcée à l’encontre de Nicolas #Zepeda pour assassinat sur Narumi Kurosaki. pic.twitter.com/m2GUwgqQev
— Sarah Rebouh (@srebouh) December 21, 2023
Me Randall Schwerdorffer, avocat d'Arthur Del Piccolo, a quant à lui déclaré : "28 ans c’est très significatif surtout pour quelqu’un qui plaidait l’acquittement. Ce sont des dossiers très difficiles pour l’accusation. La cour a tranché, Narumi Kurosaki a bien été assassinée par Nicolas Zepeda. C’est un bilan très positif".
15h01 : L'audience reprend. Nicolas Zepeda est déclaré entièrement responsable des préjudices subis par les parties civiles. Il devra payer 60 000 euros à titre de dommages et intérêts au père ainsi qu'à la mère de Narumi Kurosaki. Il devra également la somme de 50 000 euros à titre de dommages et intérêts à chacune de ses soeurs et 5 000 euros pour Arthur Del Piccolo. Le président annonce ensuite la fermeture de cette session d'assises.
14h52 : Me Portejoie, interrogé par la presse, annonce d'ores et déjà le pourvoi en cassation de son client. “C’est une décision de confirmation, donc c’est une décision qui est en deçà des réquisitions de l’avocat général qui avait réclamé la réclusion à perpétuité. Ça n’en reste pas moins une déception. Nous avions plaidé pour des raisons factuelles et juridiques. Nous avions sollicité l’acquittement, dans cette logique, nous allons naturellement nous pouvoir en cassation. Je suis surpris sur toutes les réponses, à savoir sur la question de l’intention d’homicide et sur la préméditation, je pense qu’il y a un vrai débat. C’était le sens de nos interventions avec Sylvain Cormier hier, je déplore cette décision. Je l’accepte néanmoins et nous disposons d’une voie de recours, le pourvoi en cassation, qui a de bonnes chances de prospérer et d’aboutir. Il est tout à fait possible que Monsieur Zepeda soit rejugé d’ici quelques mois pour s’expliquer à nouveau sur les faits. Nicolas Zepeda accuse naturellement le coup, c’est évidemment une déception. Il est déçu, nous le sommes tous", a réagi l'avocat de Clermont-Ferrand. Son confrère, Me Cormier, n'exclut pas non plus la possibilité de saisir la Cour européenne des droits de l'homme.
14h45 : L'audience civile est ouverte. Me Galley demande 80 000 euros de dommages et intérêts pour chacun des parents de la victime et 60 000 euros pour chacune des sœurs de Narumi Kurosaki. Me Schwerdorffer demande la somme de 5 000 euros pour Arthur Del Piccolo, petit ami de la victime au moment des faits. La cour se retire ensuite pour délibérer.
14h41 : Nicolas Zepeda est toujours en sanglots, dissimulé derrière la paroi en bois de son box. Son père Humberto s'approche de lui pour le consoler et lui caresser les cheveux.
14h35 : La cour se retire à nouveau pour délibérer sur les intérêts civils.
14h33 : Nicolas Zepeda ne réagit pas tout de suite à l'annonce du verdict. Il disparaît ensuite, en pleurs, dans son box, recroquevillé sur lui-même. Les parents de l'accusé, pourtant présents tout le long du procès, n'étaient pas là au moment de l'annonce de la peine. Ils sont arrivés quelques instants après dans la salle d'audience.
Le Chilien est reconnu coupable d'assassinat. Il écope d'une peine de 28 ans de réclusion, comme en première instance. Après avoir purgé sa peine, il sera interdit de séjourner sur le territoire français.
14h30 : "Monsieur Zepeda, veuillez vous lever s’il vous plaît. Voici les réponses aux questions posées", dit le président François Arnaud.
Nicolas Zepeda est-il coupable d'avoir donné volontairement la mort à Narumi Kurosaki ? OUI ont répondu la cour et les jurés.
Nicolas Zepeda avait-il formé le dessein préalablement de commettre le meurtre ? OUI ont répondu la cour et les jurés.
La 3e question sur le concubinage n'a pas lieu d'être.
14h28 : l'audience est reprise.
14h25 : l'accusé Nicolas Zepeda, mine fermée, est revenu s'installer dans son box. Un silence impressionnant s'impose dans la salle. Les avocats se préparent à leur tour et enfilent leurs robes noires.
14h20 : Le délibéré touche à sa fin. La peine devrait être prononcée dans quelques minutes. Tous les journalistes ont repris leur poste, tout comme les interprètes. La salle d'audience se remplit rapidement. Nombreux sont les curieux à souhaiter assister à l'annonce du verdict.
14h04 : Le verdict se fait attendre du côté de Vesoul. Les délibérations sont en cours depuis près de cinq heures. Douze personnes sont en train de décider du destin judiciaire de Nicolas Zepeda. Les journalistes français, chiliens et japonais font les cent pas aux alentours du Palais de justice. L'acquittement est-il possible ? Le Chilien va-t-il écoper d'une peine de réclusion criminelle à perpétuité ? Le suspens demeure et les pronostics vont bon train.
11h45 : En attendant le verdict, nous vous proposons de vous replonger dans l'affaire Zepeda-Kurosaki, débutée en 2016 à Besançon. De la disparition de Narumi Kurosaki à la condamnation en première instance de Nicolas Zepeda pour assassinat, replongez-vous dans nos archives vidéo :
11h15 : La patience est de mise. Les jurés, le président et ses assesseures délibèrent toujours. En cas de deuxième condamnation du Chilien par la cour d'assises d'appel de Vesoul, ce dernier aura cinq jours pour former un pourvoi en cassation s'il souhaite contester le verdict. La compétence de la cour de cassation se limite à vérifier la bonne application du droit. Elle ne réexamine pas les faits qui sont à l'origine du litige. En cas de violation d'une règle de droit par la cour d'assises d'appel, la Cour de cassation peut casser l'arrêt de cette dernière et, éventuellement, renvoyer l'affaire devant une autre cour d'assises d'appel. Un 3ᵉ procès aurait alors lieu.
9h09 : L'audience est suspendue pendant le temps des délibérations. Cela peut prendre plusieurs heures. En première instance, ces dernières avaient duré plus de quatre heures.
Précision :
> Délibération sur la culpabilité : une majorité de 7 voix est nécessaire pour toute décision défavorable à l'accusé.
> Délibération sur la peine : la décision est prise à la majorité absolue des votants (au moins 7 voix), mais la peine maximale ne peut être prononcée qu'à la majorité de 7 voix.
9h06 : Les trois questions auxquelles les jurés devront répondre sont les suivantes :
> Nicolas Zepeda est-il coupable d'avoir volontairement donné la mort à Narumi Kurosaki ?
> Avait-il formé le dessein préalablement de commettre le meurtre ?
> Etait-il l'ancien concubin de Narumi Kurosaki ?
La cour va se rendre dans la salle des délibérations, à l'abri des regards et des oreilles curieuses. Les votes auront lieu par bulletins écrits secrets et par scrutins distincts et successifs. Les neuf jurés populaires, le président et ses assesseures, ne pourront sortir de leur salle qu'après avoir pris une décision.
9h03 : L'audience reprend. La parole est donnée à Nicolas Zepeda. Il soupire, prend son temps avant de commencer. "Dans ce procès, on a beaucoup parlé de ce que j'ai mal fait, de ce que j'ai fait, de ce que j'ai pas dit. Je suis certainement, certainement, très loin d'être celui que j'aimerais être... Mais je ne suis pas un assassin. Je ne suis pas un assassin ! Je n'ai pas tué Narumi ! Je ne sais pas comment le dire autrement. Je ne l'ai pas tuée ! Je ne suis pas un assassin. Merci." Nicolas Zepeda disparaît en sanglots dans son box.
L'audience doit débuter aux alentours de 9h.
Ce jeudi, un dernier mot doit être laissé à l'accusé. Ensuite, la cour se retirera plusieurs heures pour délibérer et décider d'une sanction à l'encontre du Chilien de 33 ans. La veille, les plaidoiries des différentes parties ont eu lieu. Celle de Me Galley, avocate de la famille Kurosaki, a été particulièrement émouvante. Étienne Manteaux, avocat général, a requis une peine de réclusion à perpétuité, reprenant point par point les éléments à charge contre Nicolas Zepeda. Les avocats de la défense ont quant à eux plaidé l'acquittement de leur client, rappelant avec force la notion de présomption d'innocence et cherchant à décrédibiliser la version de l'accusation et notamment la démonstration faite plus tôt par Etienne Manteaux. Dans son box, Nicolas Zepeda est resté attentif, calme. Il a pris de nombreuses notes et versé quelques larmes, lorsque son avocat Me Portejoie s'est adressé directement à lui.
► (Re)lire le déroulé du 12e jour de procès en appel de Nicolas Zepeda.
Nicolas Zepeda, qui clame depuis le début son innocence, a été condamné à 28 ans de réclusion lors de son procès en première instance, à Besançon, en avril 2022. Il est accusé d'avoir assassiné Narumi Kurosaki, une étudiante japonaise de 21 ans, qui était son ex-petite amie au moment des faits. Le corps de la victime n'a jamais été retrouvé malgré des années de recherches. Le Chilien risque une peine de réclusion à perpétuité. Il continue à nier son implication avec force.
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