Affaire Péchier. "Il y aura un non-lieu" assure l'anesthésiste soupçonné de 30 empoisonnements

Ce mardi 5 mars, Frédéric Péchier était invité sur la radio RTL. L'anesthésiste de Besançon (Doubs), accusé d'avoir empoisonné 30 personnes, dont 12 n'ont pas survécu, clame toujours son innocence. Selon lui, une lettre anonyme versée au dossier d'instruction irait dans son sens.

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"Il arrivera à la fin du procès un non-lieu". Ce mardi 5 mars au matin, au micro de RTL, Frédéric Péchier s'est montré catégorique. "Il y aura un non-lieu" a répété le médecin-anesthésiste de Besançon, accusé d'avoir, entre 2008 et 2017, empoisonné 30 patients de la clinique Saint-Vincent et la Polyclinique de Franche-Comté, dont 12 sont décédés. 

Aujourd'hui interdit de pratiquer sa spécialité ou de rencontrer des patients, Frédéric Péchier, qui vit chez ses parents dans l'agglomération de Poitiers, a déclaré vouloir "depuis le début" un procès "pour sortir de là définitivement blanchi". Le médecin estime d'ailleurs que ce "non-lieu", "sera très perturbant" pour les victimes et leurs familles. "Je comprends leur souffrance, et à ce moment-là" a-t-il ajouté, "Il faudra qu'elles aient un diagnostic et elles se retourneront contre la clinique".

Depuis son arrestation en mars 2017, il clame ainsi son innocence. "En sept ans, ils n'ont pas réussi à démontrer ma culpabilité" a estimé Frédéric Péchier ce matin. "Il n’y a aucun élément qui puisse de façon formelle prouver ma culpabilité" a-t-il asséné, alors que la phase d'enquête s'est achevée et que le juge d'instruction pourrait annoncer avant l'été son renvoi devant la cour d'assises.

Il admet que deux patients supplémentaires ont été empoisonnés 

Il avait, en décembre dernier, admis qu'un patient décédé avait été empoisonné, celui du 20 janvier 2017, en réfutant la responsabilité. "La pollution a eu lieu, je ne sais pas quand" a commenté ce matin Frédéric Péchier. Au micro de RTL, il a indiqué qu'il y avait eu selon lui deux cas supplémentaires de "pollution" des poches de perfusion. "C'est ma théorie" a-t-il décrit, "je pourrais médicalement expliquer que cette pollution a eu lieu après l'intervention, pour couvrir la personne qui était anesthésiste à ce moment-là". 

L'anesthésiste a déclaré que "ce n'était pas possible" qu'il ait pollué certaines poches. "La polyclinique, je n'étais pas là dans deux cas sur trois" a-t-il énuméré. "À la clinique Saint-Vincent, j'étais présent dans les murs en consultation, mais je n'étais pas là en permanence".

"Je n'avais pas de conflit aigu avec mes collègues" rapporte encore Frédéric Péchier, se défendant d'avoir empoisonné les patients d'autres médecins en raison de jeux de pouvoir. L'anesthésiste a cependant régulièrement rapporté avoir été victime d'un complot

"Lettre primordiale"

Alors que les avocats de la défense et ceux des familles des victimes ont encore quelques jours pour adresser au juge d'instruction des demandes d'actes d'enquête complémentaires, Frédéric Péchier et son avocat Maître Schwerdorffer médiatisent ce mardi 5 mars une "lettre anonyme", présentée comme "primordiale". 

C'est "une dame qui explique qu’elle était en train de faire du rangement dans une salle dédiée et que deux personnes sont rentrées, un homme et une femme" explique l'anesthésiste. "Ils disent que tout avait bien fonctionné, que Péchier aurait du mal à se défendre, et qu’ils seraient bientôt débarrassés de ce salopard".

Écrite en janvier 2020, la lettre aurait été versée au dossier un an plus tard. "On est en train de faire le point sur l’ensemble des actes complémentaires qu’on aimerait demander, et c’est dans ce contexte qu’on ressort un certain nombre d’éléments" a déclaré à France 3 Maitre Shwerdorffer, "et qu’on fait l’étude de dossier et qu’on ressort un certain nombre d’éléments".

Cette lettre "a son importance" argumente l'avocat. "Elle fait état de faits qui sont assez précis". L'avocat de la défense appelle la personne qui l'a écrite à se faire connaître : "si l'auteur de cette lettre anonyme souhaite s'exprimer, on peut faire une audience sous X".

Il cite un autre élément du dossier : "en février-mars 2017, la clinique avait déposé plainte pour la destruction de 50000 euros de matériel endoscopique" raconte Maître Schwerdoffer. "On n'a jamais connu les suites de cette procédure". Il précise que son client était en vacances au moment des faits. "Ce n'est pas anodin, surtout à cette période".

Les parties ont encore quelques mois pour envoyer leurs différentes observations et demandes d'actes complémentaires. Frédéric Péchier pourrait alors être jugé devant une cour d'assises d'ici 12 à 18 mois. 

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