Affaire Péchier : "La clôture de cette information judiciaire se rapproche" indique le procureur de la République

À l'issue des deux journées d'audition de l'anesthésiste Frédéric Péchier, le procureur de la République, Etienne Manteaux, a tenu à préciser, ce 1er décembre 2023, l'essentiel des déclarations du médecin mis en examen pour 30 faits d'empoisonnements dont 12 mortels.

C'est en 2017 que le médecin bisontin a été mis en examen la première fois pour "empoisonnements avec préméditation". Six ans plus tard, Frédéric Péchier est mis examen au total pour 30 faits d'empoisonnement dont 12 mortels. 2024 pourrait être l'année où l'anesthésiste saura si le juge d'instruction, estimant que son "instruction est complète et régulière", décide de rendre une ordonnance de non-lieu (pas de poursuite) ou bien une ordonnance de renvoi devant la justice. 

"Deux longues journées"

Ce 1er décembre 2023, le procureur de la République, Étienne Manteaux, a tenu à rendre public les "les éléments objectifs tirés des auditions" qui viennent d'avoir lieu auprès du nouveau juge d'instruction les 28 et 29 novembre.

L'instruction judiciaire portait initialement sur 32 faits, mais pour deux d'entre eux, Frédéric Péchier est finalement entendu comme témoin assisté.

Deux causes pour les événements indésirables graves


Sur la totalité des cas, un seul est reconnu par le médecin comme étant un "empoisonnement ". C'était 20 janvier 2017. Ce jour-là, c'est lui qui anesthésiait le patient mais Frédéric Péchier clame son innocence. Il estime que c'est un "empoisonnement avéré" dont il n'est pas responsable.

Sur les 29 autres cas, le médecin n'était pas l'anesthésiste en charge du patient pendant son opération. 

"Les experts ont considéré qu'il s'agissait de façon quasi certaine d'empoisonnement, déclare le procureur de la République. Le mis en examen, poursuit-il, a expliqué que "tous ces événements indésirables graves", pour reprendre l'expression employée par le monde médical. "n'étaient pas des empoisonnements". 

Ces événements indésirables graves ont "deux causes principales" selon le médecin mis en examen. D'abord, il s'agirait d'"erreurs médicales" qui seraient dues selon lui à des "surdosages". Le procureur relate une des remarques de Frédéric Péchier : "des erreurs d'ampoules se produisent tous les jours dans les blocs opératoires en France". 

L'autre "cause" des événements indésirables graves serait due, selon Frédéric Péchier, à des complications médicales comme un stress cardiaque intense ou une embolie pulmonaire. 

"Un pacte de médecins anti-Péchier"

"Il a contesté fermement les conclusions des experts, et tout particulièrement les deux derniers experts qui ont analysé la totalité des dossiers" précise le responsable du parquet.  

Lors de ses deux jours d'audition, le médecin a dénoncé, explique le procureur,  "un pacte de médecins anti-Péchier au sein des cliniques Saint-Vincent et de la Polyclinique de Franche-Comté" pour "lui faire porter le chapeau plutôt que d'admettre les dysfonctionnements dans leur façon de travailler".

Frédéric Péchier a dénoncé également des "stratagèmes pour tout imputer à Péchier" déployés par "les enquêteurs, les magistrats instructeurs et par tout particulièrement les derniers experts".

Le juge d'instruction envisage de procéder à quelques vérifications complémentaires "à la lumière de ce qui a été précisé par le mis en examen" détaille Etienne Manteaux. A l'issue de cette longue période d'information judiciaire, le juge rendra son ordonnance de règlement. Les parties auront droit de présenter un recours. 

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