Une centaine de personnes était rassemblée ce samedi Place Pasteur à Besançon pour protester contre un arrêté municipal interdisant la « station assise ou allongée lorsqu’elle constitue une entrave à la circulation publique ».
Leur mot d’ordre ? « Je suis assis.e ». Une centaine de manifestant s’était rassemblée ce samedi à Besançon après avoir pris connaissance d’un arrêté municipal interdisant notamment « la station assise ou allongée ». « La consommation d’alcool, la mendicité accompagnée ou non d’animaux, les regroupements ainsi que la station assise ou allongée lorsqu’elle constitue une entrave à la circulation publique sont interdites », peut-on lire dans l’arrêté du conseil municipal mis en place le 9 juillet et valable jusqu’au 30 septembre, du lundi au vendredi, de 10 heures à 20 heures.
Parmi les manifestants assis Place Pasteur ce samedi, on reconnaît notamment des membres du collectif Sol-Mi-Ré, des militants de la France Insoumise et l’ancienne députée P.S. Barbara Romagnan.
Jacques Vuillemin, ancien adjoint au maire (P.S.) de la ville Robert Schwint est lui aussi venu protester : « Je me souviens que, confronté au même type de problème il y a quelques années, j’avais accueilli des SDF à l’hôtel de ville. Nous avions discuté pour essayer de trouver une solution. Je pense que c’est préférable plutôt que de prendre des arrêtés qui au final ne règlent rien », estime-t-il.
#besançon #arreteantimendicite
— Jérémy Chevreuil (@JeremyChevreuil) 18 août 2018
Pour un ancien adjoint de Schwint @jacquesVUILLEMI, "cette décision marque une rupture grave et brutale avec l' histoire politique et sociale de la ville , avec la tradition de socialisme humaniste" pic.twitter.com/vyYsnItNun
En 2011, Jean-Louis Fousseret, alors maire P.S. de Besançon était... du même avis ! "Peut-être que la vue de la misère insupporte certains mais je crois qu’il faut traiter les causes de l’insécurité, qu’il faut traiter les causes de l’exclusion pour pouvoir trouver de vraies solutions et pour moi ce serait un échec dramatique, je dis bien dramatique, de notre modèle républicain, de légiférer contre la mendicité. Il faut trouver des solutions ", écrivait le maire, qui a vraisemblablement changé d'opinion.
À dérouler
— Bison Teint (@lebisonteint) 17 août 2018
En 2011, Jean-Louis Fousseret, maire PS de Besançon, se fendait d'un communiqué pour répondre aux propositions de l'opposition en matière de sécurité. Il y exprimait de façon véhémente son opposition au principe même d'arrêté anti-mendicité. pic.twitter.com/Bx6Oa7tg55
Pétition
A proximité du lieu de rassemblement certains soutiennent la décision de l’équipe municipale de Jean-Louis Fousseret.« Le maire a pris une sage décision surtout vis-à-vis des riverains et des commerçants du centre-ville. Nous sommes obligés de nettoyer la rue régulièrement avec des seaux d’eau parce qu’il y a des incivilités, des gens qui pissent dans la rue, sortent leur sexe devant les enfants, boivent trop d’alcool », explique Patrick Barbier, riverain.
Une pétition en ligne contre l'arrêté municipal a été lancée samedi matin. A 16h30, elle comptait 150 signataires.