Trois nouvelles interpellations en flagrant délit ont eu lieu ce jeudi 27 mai dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue à Besançon. Explications.
La police et le parquet de Besançon n'ont pas l'intention de relâcher la pression sur les acteurs du réseau de drogue. Que ce soit à l'issue d'une enquête longue et minutieuse comme celle qui a permis de mettre la main sur les leaders présumés des deux principaux groupes de narcotrafiquants de la ville ou de manière inopinée comme les arrestations rapportées ce vendredi 28 mai, le but est le même : juguler le trafic de drogue dans la capitale comtoise.
"Je suis en phase de découverte, voire d'étonnement. Le trafic de drogue a pris une ampleur assez incroyable sur une agglomération de cette taille. Une petite partie de Besançon s’est transformée en supermarché de la drogue à ciel ouvert" a expliqué Yves Cellier, directeur départemental de la sécurité publique du Doubs (DDSP), arrivé en Franche-Comté il y a deux mois. Ce dernier précise qu'on trouve un point de deal pour 180 m2 dans le quartier de Planoise, épicentre du trafic.
Cette fois-ci, trois interpellations ont eu lieu à l'extérieur de ce quartier de 20 000 habitants.
Un flagrant délit
Jeudi 27 mai, pendant l'heure de midi, des policiers en civil effectuent des recherches dans un immeuble situé chemin du sanatorium, lorsqu'ils remarquent une forte odeur de drogue, libérée par la sortie d'un jeune homme d'un appartement situé au deuxième étage.
Les forces de l'ordre réagissent vite et réussissent à entrer dans le logement, tout en rattrapant un fuyard qui tente d'enjamber la fenêtre. A l'intérieur, ils trouvent une clé et entreprennent d'essayer toutes les serrures des appartements de l'immeuble. Ils réussissent à ouvrir un appartement situé au rez-de-chaussée.
Au total, les policiers de la Brigade des stupéfiants ont découvert plus de 8 kilos de résine de cannabis, environ 130 grammes d'herbe de cannabis, 130 grammes de cocaïne ainsi que 5 000 cachets d'ecstasy. Ils mettent également la main sur un pistolet automatique chargé de munitions. "C'est le signe d'une montée en puissance de la violence que les dealers peuvent déployer" analyse Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon.
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"Ce qui est assez rare, c’est la découverte de près de 5 000 cachets d’ecstasy, pour une valeur marchande d’environ 50 000 euros. Au total, 140 000 euros ont été retirés des espoirs de vente de ces individus" ajoute Yves Cellier. "Il s’agit d’un appartement dont on peut légitimement penser qu'il permet la distribution de drogue sur le quartier de Planoise" suppose-t-il.
Deux personnes âgées de 24 ans et une âgée de 25 ans ont été interpellées et placées en garde à vue. Parmi elles, un jeune homme était recherché depuis janvier 2021 après avoir été condamné à cinq ans de prison, pour une série de violences avec armes commises à Besançon et Avanne. Un mandat d'arrêt avait été déposé à son encontre.
"Cet individu ne s'était pas présenté à l'audience. Cela montre un ancrage dans la délinquance qui est très problématique" s'inquiète Etienne Manteaux. Et d'ajouter qu'un véritable travail de santé publique doit être développé conjointement aux actions de la police, pour aider les toxicomanes à décrocher de la drogue et ainsi entraîner une baisse de la demande de produits stupéfiants sur Besançon.
