A la rentrée scolaire, les écoliers de Besançon auront une pause déjeuner bien plus longue, deux heures environ. Le moyen pour la ville d'organiser un deuxième service de restauration afin d'accueillir plus d'enfants.
La cantine de Besançon est moins réputée aujourd'hui pour sa cuisine que pour ses recalés. L'an passé, un peu moins de 300 enfants se sont vus refuser l'accès à la restauration scolaire, faute de places suffisantes.
Plusieurs parents ont saisi la justice et ont obtenu gain de cause depuis décembre dernier, le tribunal administratif jugeant que la cantine est un droit pour tous.
Pour Yves-Michel Dahoui, adjoint en charge de la scolarité pour la ville de Besançon, "oui bien sûr qu'on est favorable à l'accès pour tous, mais une fois que l'on a dit ça, on fait quoi ? On fait comment ? On manque de moyens, de place, la cantine centrale ne peut pas produire 400 repas supplémentaires." L'élu s'inquiète de l'appel d'air provoqué par la jurisprudence créée par le tribunal de Besançon ( la ville a fait appel des décisions ). "Il y aura encore des enfants refusés l'an prochain, même si on a tout de même amélioré l'organisation".Je n'ai pas de baguette magique
80 à 100 enfants de plus
La ville a profité du passage à la semaine de 4 jours pour réviser sa copie. A la rentrée prochaine, la pause mérdienne sera largement étendue pour permettre un deuxième service de restauration. "Cela devrait permettre d'accueillir 80 à 100 enfants de plus". "Il faut bien comprendre qu'il y a des normes, on ne peut pas pousser les murs, ni engager plus de personnel, nous manquons de moyens". L'élu évoque également les consignes très strictes de sécurité. "On ne va pas non plus mettre les enfants en danger".
Sans parler de la cuisine centrale de Besançon qui reste limitée dans l'augmentation de sa production quotidienne. "Sinon, argumente Yves-Michel Dahoui, on peut aussi servir des repas bas de gamme, mais là encore les parents ne seraient pas satisfaits"
Il faut se mettre autour de la table
La FCPE 25, la fédération des parents d'élèves du Doubs, qui avait soutenu les plaintes des parents, regrette que la ville ait coupé, selon elle, toute communication. Elle se réjouit des places supplémentaires et du deuxième service, mais "il y a encore des solutions à trouver" selon Michaël Balandier, administrateur à la FCPE 25. Il évoque la possibilité dans certains cas d'envoyer les CM2 manger dans les collèges, ou de demander aux collèges de fournir des repas supplémentaires.
Une cuisine d'agglomération
Les solutions sur le long terme, Besançon y pense. L'adjoint à la ville évoque l'idée d'une cuisine non plus municipale mais d'agglomération. Cela permettrait selon lui de lisser les besoins et d'avoir plus d'équité entre les communes. Un recensement des besoins de chaque municipalité pourrait être organisé.
Des critères inchangés
En attendant la recette miracle, la mairie conserve les mêmes critères pour la sélection des quelques 4000 enfants admis à la cantine dans les 67 écoles. "On essaie au cas par cas de trouver des solutions" conclut Yves-Michel Dahoui qui veut rappeler les efforts consentis par la ville qui a recruté 450 animateurs au total pour le périscolaire. La FCPE de son côté espère renouer un dialogue "entre adultes, au service des enfants".
La rentrée en chiffres et en horaires :
Horaires des maternelles
8h20-11h50
13h50-16h20
Horaires des primaires
8h15-11h45
14h-16h30
67 écoles
450 animateurs