A Besançon, des étudiantes écrivent et placardent des poèmes pour "les oubliés de la rue"

Pendant son temps libre, Charlotte Dubost écrit des poèmes. Avec son amie Vanessa Ocana, Elle les placarde ensuite dans les villes qu’elles visitent. Avec toujours la même intention : inviter à la réflexion.

En vous baladant dans les rues de Besançon, ou en attendant votre bus, peut être êtes-vous tombés sur ces quelques vers :

"Le givre a endurci les traits du quotidien
La bise fouette ton visage, enserre ton corps raidi
Alors tu hâtes le pas, scandant le même refrain
Qu’on maugrée dans les rues : il fait froid aujourd’hui !"


Ce sont les premières rimes du poème "Aux oubliés" placardé dans plusieurs rues de Besançon, à l’initiative de Charlotte Dubost et de son amie Vanessa Ocana. Rédigé du point de vue d’un "oublié" de la rue, le texte invite les passants à prendre conscience de la difficulté dans laquelle vive les personnes sans domicile.

"C’est pour inviter à la réflexion ou à l’empathie. Les poèmes qu’on affiche, c’est toujours une vision à travers les yeux de quelqu’un d’autre, c’est jamais nous qui parlons", explique la jeune femme de 24 ans.

L’initiative a démarré à Paris où Charlotte Dubost a été marquée par la situation des sans-abris. "J’avais le sentiment qu’ils avaient arrêté de faire partie du décor. Et là le texte est sorti tout seul", raconte-t-elle. Les deux jeunes femmes ont ainsi décidé d’agir à leur échelle.

"Aujourd’hui, les gens sont pas mal dans leur petite bulle, c’est bien de les tirer hors de leurs habitudes", continue l’étudiante en ingénierie.

Après Paris, puis Montréal, au tour de Besançon de voir ses rues placardées de ces poèmes. "On n’a pas d’attente particulière. Ce qui est cool avec la rue, c’est qu’on donne et les gens prennent ce qu’ils veulent !"

Et forcément, face aux poèmes, les réactions sont différentes. Des réactions que Charlotte et Vanessa aiment observer de loin. "J’adore guetter les réactions ! C’est un bon moyen de se motiver et de voir que ça sert à quelque chose. Mais je le fais discrètement !", avoue Charlotte Dubost.
 


En bas à droite du poème, une adresse mail sur laquelle les deux jeunes femmes reçoivent des messages de soutien : "On reçoit vraiment beaucoup de retour et ça motive, ça donne foi !"

L'écriture comme thérapie

Pour Charlotte Dubost, écrire est un réel besoin. "Ça fait partie de mon mode de vie. Je crois carrément à la thérapie par l’écriture", raconte la jeune femme. "Je n’ai jamais écrit pour que ce soit diffusé. C’est venu par hasard ensuite. L’écriture ça a toujours été un moyen de me décharger d’un trop-plein émotionnel", continue-t-elle.
 

Elle regrette cependant que la poésie soit un art peu populaire de nos jours : "Le problème de la poésie aujourd’hui, c’est qu’on en a une image très caricaturale. On pense automatiquement aux textes que l’on étudie au collège", se désole l’étudiante.
 

Charlotte Dubost est pleine de talent. Elle a remporté le Prix d'édition poétique de la ville de Dijon 2018 pour son manuscrit "Viva Citée". Pour lire ses poèmes rendez-vous sur le site poesiedesrues.com.
 
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