Le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, a tenu une conférence de presse, vendredi 17 décembre, pour faire un point sur l'affaire de la jeune majeure Inès G. disparue depuis le 21 novembre et retrouvée le 14 décembre, qui avait affirmé aux policiers avoir été enlevée et séquestrée. Des doutes sur la version de la jeune fille existent.
"Je ne dispose que peu d'éléments concrets et objectifs", a avoué Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon, qui a tenu un point presse, vendredi 17 décembre, notamment pour évoquer le dossier Inès G., cette jeune majeure qui n'avait plus donné de ses nouvelles depuis le 21 novembre, avait réapparu le 14 décembre à la suite d'un appel à témoin, et avait affirmé aux policiers qu'elle avait été enlevée et séquestrée.
A la suite "d'un moment de tension familial", le 21 novembre, Inès G. a quitté le domicile familial. Ses parents pensaient "que leur fille allait se manifester auprès d'eux", ce qui n'a pas été le cas. Les recherches n'ont pas abouti, notamment parce que le téléphone de la jeune femme n'était plus actif.
Jusqu'à ce 14 décembre, où quelques heures après l'appel à témoins lancé par la police du Doubs, la jeune fille a appelé les enquêteurs pour leur indiquer qu'elle était en vie. "Cette jeune fille s'est présentée au commissariat de police pour expliquer qu'elle avait été enlevée et séquestrée depuis le 21 novembre", rapporte Etienne Manteaux.
Les éléments fournis laissent à paraitre qu'on n'est pas dans une séquestration au sens classique. L'examen médical ne laisse apparaitre aucune trace de violence qu'elle aurait subi.
Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon
Ce dernier explique : "Les éléments fournis laissent à paraitre qu'on n'est pas dans une séquestration au sens classique. L'examen médical ne laisse apparaitre aucune trace de violence qu'elle aurait subi. Ses déclarations, on ne peut pas les prendre pour argent comptant en l'état. Certains éléments interrogent véritablement, ils doivent être recoupés, vérifiés."
Investigations en cours
Il ajoute que les révélations de la jeune femme "apparaissent à cette heure en partie discutables. Je ne peux pas affirmer qu'elle a été enlevée et séquestrée, je ne peux pas non plus dire que ce n’est pas vrai". Sur le fait qu'elle aurait été contrainte à la prostitution, "c'est beaucoup trop tôt", selon M. Manteaux. "Les constatations médicales n’objectivent pas de violence physique dont elle aurait été victime. Des vérifications sont nécéssaires."
Les investigations vont se poursuivre pour déterminer ce qui a pu se passer "pour expliquer qu'elle ne donne plus aucune nouvelle". Le procureur de la République prévient : "Nous en tirerons des conséquences judicaires à d'éventuelles mises en cause en cas d'infractions."
Est-ce qu’elle nous a dit toute la vérité ? Je ne peux pas l'affirmer à cette heure, il faut laisser du temps aux enquêteurs.
Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon
Pour lui, l'affaire n'est en rien comparable avec celle de la joggeuse à Laval début novembre. Cette dernière, disparue une soirée, avait affirmé avoir été enlevée avant d'avouer avoir menti. "Ici, la situation est plus intriquée, plus complexe. Je ne crois pas qu'on soit sur une affabulation totale. Est ce qu’elle nous a dit toute la vérité ? Je ne peux pas l'affirmer à cette heure, il faut laisser du temps aux enquêteurs."
Inès G., est, selon le procureur, "rentrée au domicile familial".