Ce mardi 21 février, Anne Vignot, la maire de Besançon a donné une conférence de presse, après l'annonce dans l'après-midi d'une décision du Tribunal administratif qui annule l'autorisation préfectorale d'effectuer des travaux pour construire le projet d'éco-quartier des Vaîtes. Elle entend maintenir le projet, sous la forme revisitée qu'elle a présenté en 2021.
On aurait pu croire que la décision du Tribunal administratif de Besançon, rendue ce mardi 21 février, annonçait la fin du projet immobilier d'éco-quartier des Vaîtes. Mais Anne Vignot, la maire de la ville, l'a annoncé en fin de journée en conférence de presse : la municipalité veut toujours construire dans cette zone, en s'appuyant sur son nouveau projet.
Aujourd'hui, la teneur du jugement nous permet de partir sur un nouveau projet
Anne Vignot, maire de Besançon, à propos du projet d'éco-quartier des Vaîtes
"C'est très simple", a commencé l'édile, élue Europe-Ecologie-Les-Verts, "l'arrêté concernait un ancien projet, et depuis 2020 nous avons travaillé à modifier le projet tel qu'il avait été pensé".
Pour la municipalité, la décision du Tribunal Administratif de Besançon rendue dans la journée, qui annule l'autorisation préfectorale d'aménagement de cette zone où vivent des espèces protégées, n'est pas un obstacle à la réalisation du projet qu'elle a présenté en septembre 2021.
Une nouvelle étude de la zone à venir
"On vient de clore l'ancien projet urbain tel qu'il avait été conçu, donc on va redémarrer sur la base de celui qui a été pensé avec des scientifiques et des citoyens et adopté par les élus" a expliqué Anne Vignot. "On redémarre dans le même périmètre, avec un nouveau projet pour lutter contre l'étalement urbain" a-t-elle précisé.
La municipalité espère que le projet qu'elle a construit à la suite d'un démarche de consultation citoyenne, concilie suffisamment les règles du code de l'environnement et le respect des espèces protégées, et les besoins immobiliers de la ville, pour que les travaux ne nécessite cette fois-ci pas de demande de dérogation auprès de la préfecture.
La municipalité prévoit donc de reprendre "à zéro" les démarches administratives pour lancer ce projet immobilier des Vaîtes. Nouvelle étude d'impact sur l'environnement et les espèces protégées, nouveau dossier et nouvelle demande auprès de la préfecture d'autorisation d'aménagement et de travaux... Des démarches qui devraient permettre d'envisager le début des travaux en 2026, au plus tôt.
La maire a par ailleurs annoncé que Territoire 25, la société publique en charge du projet dont la ville de Besançon est actionnaire majoritaire, n'allait vraisemblablement pas contester devant le Conseil d'Etat la décision du Tribunal administratif. "On souhaitait voir dans quelle mesure on était sur un point final au projet initial" a précisé Anne Vignot.
"C'est désespérant", les opposants au projet dépités
Contactée, Claire Arnoux, présidente de l'association Les jardins des Vaîtes, à l'origine aux côtés de l'association France Nature Environnement du contentieux porté au juge administratif, n'a pas caché son agacement. "On ne comprend pas cet acharnement thérapeutique sur ce projet" a-t-elle déclaré. "C'est désespérant de vouloir à tout prix le maintenir".
Plus tôt dans la journée, Claire Arnoux avait exprimé son espoir que le projet s'arrête là. "Cette décision du Tribunal administratif lui aurait offert une porte de sortie honorable". L'opposante au projet immobilier a par ailleurs signalé que son association comptait bien contester la version revisitée de l'éco-quartier.
Questionnée en conférence de presse sur un probable nouveau tour de contentieux juridique, la maire EELV de Besançon s'est montrée confiante, assurant que la conception du nouveau projet porté par la ville avait été plus complète que pour le précédent.
"L'urgence, c'est de lutter contre l'étalement urbain" s'est justifiée l'élue. Concernant l'impact écologique du projet, elle considère que l'éco-quartier est un moindre mal : "On connait les deux grands facteurs d'impacts, c'est le déplacement, la mobilité, c'est pour ça qu'on a besoin de concentrer et densifier mais avec de la qualité" a-t-elle expliqué, "et deuxièmement le chauffage, plus vous densifiez plus vous pouvez apporter des solutions de réseaux de chaleur".
"Le degré de protection pour les espèces protégées, c'est là où on sera beaucoup plus forts". L'élue a rappelé à plusieurs reprises les grandes lignes du nouveau projet : moins de logements, plus d'espaces verts, un impact réduit sur l'environnement. Des grands axes qui selon la municipalité, permettront au projet de passer de nouvelles éventuelles épreuves juridiques.