La maire de Besançon, Anne Vignot, a présenté ce jeudi 16 septembre son projet remanié pour l’éco-quartier des Vaîtes. Il est marqué par l’abandon de l’urbanisation de plusieurs zones, une diminution du nombre de logements construits et de nouveaux aménagements urbains.
Moins de nouveaux logements construits, plus de zones non-constructibles conservées, un nouveau grand parc urbain, le projet d’école conservé mais déplacé, les jardins et les zones maraîchères sauvegardées, et des espaces de biodiversité plus nombreux : voici les grandes lignes du nouveau projet de la ville de Besançon, pour le quartier des Vaîtes, présenté ce jeudi 16 septembre par la maire écologiste, Anne Vignot, à la presse.
Ce « projet revisité » de l’éco-quartier des Vaîtes qui sera présenté le 30 septembre au Conseil municipal, est le résultat du travail de la mairie, effectué cet été, en prenant en compte les recommandations du GEEC (Groupe d’Étude de l’Environnement et du Climat), et de la Convention citoyenne, rendues au printemps et au début de l’été. Si la Convention Citoyenne suggérait qu’il était possible d’abandonner totalement le projet, ce n’est pas la piste qui a été retenue par la municipalité. En revanche, sa motion majoritaire, réduire l’ampleur du projet, a été écoutée. « L’enjeu, c’était de maintenir des espaces verts fonctionnels, hydrologique, diversité et les espaces verts » résume Anne Vignot.
500 à 600 nouveaux logements de moins que prévu
Le projet initial d’éco quartier des Vaîtes prévoyait la construction d’environ 1.150 nouveaux logements, dont 20% de logements sociaux et 15% de logements à prix abordables. La version revisitée imaginée par la municipalité d’Anne Vignot veut diviser par deux ce chiffre. 500 à 600 nouveaux logements de moins seraient donc construits, en revanche, la part de logements sociaux augmenterait, à 30%. Cela signifierait donc que le nombre de nouveaux habitants amené par le projet immobilier serait lui aussi revu à la baisse, d’environ 3.000 à environ 1.500. La maire de Besançon a notamment souligné le besoin de « repenser globalement la politique du logement à l’échelle de la ville et du Grand Besançon Métropole ». Cette réduction des nouveaux logements construits pourrait donc être compensée ailleurs dans l’agglomération.
Anne Vignot ne donne pas encore de chiffre précis sur le nouveau nombre de logements (et d’habitants), expliquant que cela dépendra des nouvelles propositions faites par les promoteurs immobiliers, compte tenu des nouvelles contraintes et demandes de la mairie.
En effet, le projet revisité prévoit une diminution des nouvelles zones urbanisées(voir plus bas), mais aussi une nouvelle direction pour la configuration des nouvelles habitations : un accent donné à « l’habitat intermédiaire, individuel dense groupé », autrement dit, ces petites maisons que l’on peut déjà parfois apercevoir dans le Grand Besançon, qui montent en étage, ont toutes un petit jardin, et sont souvent mitoyennes, par le garage par exemple. Il s’agirait selon la maire, de répondre à la demande des familles à avoir un extérieur, tout densifiant les constructions pour lutter contre l’étalement urbain.
Des zones constructibles réduites par rapport à l’ancien projet
C’est l’autre grande conséquence du projet revisité : les surfaces urbanisées représenteront une part moins importante de nouveau quartier. Dans cette nouvelle mouture, les surfaces urbanisées dans le quartier, voirie comprise, occuperont 50% de l’espace, contre 71% dans le projet initial.
En effet, la mairie a décidé de redécouper les espaces imaginés par le projet présenté en 2011. Certains resteront donc finalement non-constructibles, et d’autres seront aménagés différemment, mêlant les zones non-constructibles et les aménagements publics. Ainsi, dans le projet revisité 4,85 ha qui devaient être urbanisés d’après le projet initial ne le seront pas.
C’est principalement sur ce que la mairie appelle les zones 6, 6bis et 7 que la différence se fait. Il s’agit principalement de l’espace entre les rues Marc Jacob, Anne Franck, Charigney et Franck Rein. Le projet initial d’éco-quartier devait les ouvrir à l’urbanisation, pour y construire notamment une partie des 1.150 logements. Dans le nouveau projet, une petite partie seulement de l’espace sera dédiée à de « l’habitat petit collectif » et à de l’intermédiaire dense, mais le reste sera dédié à une zone non-constructible, un « corridor écologique » et un à nouveau parc urbain. La maire Anne Vignot a comparé ce nouveau parc urbain au parc Micaud et à l’aire de jeux de Velotte.
Les jardins et espaces maraîchers sauvés, le projet d’école déplacé
Deuxième espace où la mairie a revu le zonage initial : ce qui est désormais la « zone 4 », aux abords de l’arrêt de tram « Vaîtes », entre la rue Georges Oudot et le chemin du Vernois. Entièrement ouverte à l’urbanisation dans le projet initial, cette zone sera partagée entre plusieurs espaces : les jardins seront conservés, des habitations de type petit collectif seront construites sur trois espaces différents, et la nouvelle école sera construite, juste à côté de l’arrêt du tram.
En effet, dans le projet initial, la construction d’une école aux abords du quartier, au sud-est, était prévue. Elle devait notamment être faite sur une partie des vergers de la seule exploitation maraîchère en exercice aux Vaîtes. Mais étant donné la diminution du nombre de nouveaux logements prévus, il y aura probablement nettement moins de nouveaux élèves. La nouvelle école sera donc plus petite que prévu initialement, et déplacée à côté de l’arrêt de tram. Les jardins des Vaîtes et l’exploitation maraîchère, dont la qualité de la terre a été reconnue, seront donc sauvegardés.
Un projet plus onéreux
La version revisitée par la municipalité d’Anne Vignot de l’éco-quartier des Vaîtes coûtera nettement plus cher : 18,6 millions d’euros au total de coûts estimés, contre 9,1 millions d’euros pour le projet initial. « Comme il y a moins d’espace constructible, il faut densifier, et densifier ça demande des investissements » explique Anne Vignot. Par exemple, pour perdre moins d’espace, la construction d’un parking silo est envisagée, pour un coût estimé à ce stade à environ 4,8 millions d’euros. La diminution du nombre de nouveaux logements a elle aussi un coût indirect, puisqu’il s’agira de recettes en moins pour financer le reste du projet.
La mairie souligne que l’abandon total du projet d’éco-quartier aurait coûté 12,9 millions d’euros, notamment du fait des frais déjà engagés, 4,5 millions d’euros, et des frais liés au désistement (notamment auprès des promoteurs immobiliers) qui auraient coûté environ 8,3 millions d’euros à la ville.
La construction de la nouvelle école, qui dépend d’un autre budget, devrait en revanche être moins coûteuse qu’initialement prévu : 9,5 millions d’euros au lieu de 11,2.