Près de 300 personnes ont manifesté ce jeudi 4 mars dans les rues de Besançon (Doubs) pour alerter sur la situation des travailleurs du secteur de la culture dont l’horizon ne s’éclaircit pas.
Costumiers, maquilleuses, régisseurs, sonorisateurs, vidéastes, comédiens… ils se sont rassemblés dans le parc Granvelle à Besançon à l’appel national de la CGT spectacle et de la coordination des intermittents et précaires.
Voilà un an jour pour jour que la culture est en mode pause. Sous l’un des masques, Amandine, régisseuse. "Ça fait un an que je n’ai plus de travail. Depuis le 4 mars 2020, je n’ai pas le droit de travailler” dit-elle.
Le collectif demande à ce qu’une nouvelle année blanche soit accordée aux intermittents du spectacle. En mai 2020, Emmanuel Macron avait accordé une année blanche correspondant à la prolongation des droits d'indemnisation jusqu'au 31 août 2021 pour les intermittents arrivant en fin de droits entre le 1er mars 2020 et le 31 août 2021. Cette année blanche se termine et les personnels du monde de la culture ne voient pas comment ils vont pouvoir atteindre le plafond de 500 heures de travail qui déclenche leur maintien à des droits de chômage. “On est à l’arrêt depuis un an, et rien ne se profile, la majorité d’entre nous ne réussira pas à franchir la barre des 500 heures” s’inquiète Christophe Gaiffe, l’un des responsables de la coordination. “Le risque c’est qu’au 1er septembre, on soit tous au bord du RSA” ajoute ce technicien du spectacle.
“On veut des réponses claires, la réouverture des lieux culturels. On ne comprend pas pourquoi un cinéma ou un théâtre ne peut pas rouvrir une chaise sur deux” lance Amandine. “Laissez nous travailler” dit la jeune femme pour qui l’angoisse du lendemain est quotidienne, malgré les aides octroyées jusqu’à présent. “En Franche-Comté, on est plusieurs milliers de personnes à travailler dans la culture. La culture c’est 4,5% du PIB” rappelle Christophe Gaiffe.
Vendredi 5 mars, les intermittents espèrent être rassurés sur cette nouvelle année blanche. Le ministère de la Culture a mandaté début février une mission pilotée par André Gauron, afin de faire un diagnostic de la situation des intermittents du spectacle.