Le deuxième volet de l'affaire de l'anesthésiste soupçonné d'avoir empoisonné des patients, dont 7 mortellement, replonge les personnels soignants de la clinique Saint-Vincent dans la tourmente. Sécurité accrue, pression psychologique, aucun droit à l'erreur...un représentant CGT nous raconte.
Le nom de leur établissement de santé s'affiche à la une de tous les journaux...et pas pour de bonnes raisons. Les personnels soignants de la clinique Saint-Vincent souffrent aussi de la situation. Deux ans après le début de l'affaire de l'anesthésiste-réanimateur soupçonné de plusieurs dizaines d'empoisonnemnts, ils pensaient pouvoir souffler un peu. Un nouveau volet d'instruction avec une nouvelle mise en examen à la clef du Docteur Frédéric Péchier, les replongent dans la tempête.
Aide-soignant à Saint-Vincent et délégué CGT du personnel, Arnaud Poly témoigne pour ses collègues des difficultés subies au quotidien suite au premier épisode. "Des process ont été mis en place. Nous avons un établissement ultra sécurisé..de plus en plus de verrous électroniques...Le moindre petit incident, on fait ces fameuses "déclarations d'incidents graves". Pour le moindre petit incident, le personnel doit se justifier. [...] Il y a une certaine pression, on n'a plus droit à l'erreur."
Des craintes pour leurs emplois
La réputation de l'établissement étant en jeu, les personnels craignent aussi que les patients s'en détournent. "Qui dit baisse de fréquentation, dit baisse de chiffres, dit non atteinte budgétaire..., poursuit Arnaud Poly. Il y a un impact économique. On sait très bien que c'est le personnel qui va en faire les frais."