Emotion et silence. Plusieurs associations et bisontins ont répondu à l'appel de Solidarité Femmes pour dénoncer l'assassinat de Razia poignardée en pleine rue ce mardi 30 octobre à Besançon (Doubs). Son mari est recherché.
L'appel au rassemblement avait été lancé pour 18 heures Place Pasteur. La mort de Razia, jeune femme afghane de 34 ans a émue toute une ville et les bénévoles de Solidarité Femmes qui avaient pris en charge la jeune femme et ses enfants. Un rassemblement silencieux et chargé de colère. La découpe d'un cercueil au nom de la jeune femme a été déposé sur le sol et entouré de bougies.
Rassemblement place Pasteur en mémoire de Razia, assassinée en pleine rue à #Besancon #féminicide pic.twitter.com/VkWVDISuit
— lebrubru (@lebrubru) 2 novembre 2018
Violences faites aux femmes : les bisontines et les bisontins sont rassemblés pour Razia. #Grandecause pic.twitter.com/8vZYHE1mv3
— Besançon Presse (@BesanconPresse) 2 novembre 2018
Une femme meurt tous les trois jours en France sous les coups de son compagnon. C'est sans doute ce qui est arrivé à la jeune femme afghane ce mardi. Son mari contre lequel elle avait déposé 4 plaintes pour violences a été identifié sur les caméras de surveillance quelques minutes avant que la jeune femme soit poignardée mortellement. Le drame s'est déroulé en plein jour dans la rue Wittmann dans le quartier du Rosemont. La justice le recherche. L'homme avait pourtant interdiction judiciaire d'approcher son épouse qui avait demandé le divorce
Logée depuis un an dans un appartement par Solidarité Femmes, Razia était mère de trois enfants de 9, 12 et 16 ans. Les deux plus jeunes font désormais l'objet d'un placement provisoire décidé par le parquet de Besançon.
A Marseille, où elle vivait avant d'être exfiltrée par une autre association à Besançon, la femme avait signalé les violences à son encontre et entamé une procédure de divorce ainsi qu'une démarche d'obtention de titre de séjour.
Son mari a réussi à retrouver sa trace au printemps. "Les enfants l'ont aperçu lors d'un trajet en bus et ils l'ont signalé à Razia. Ils étaient terrorisés et ne sont pas allés à l'école pendant 3 mois, de peur d'un rapt", a raconté Christine Perrot.
Les bénévoles et proches de Razia ne comprennent pas que la justice n'ait pas pris suffisamment en compte la parole de Razia. Pour Christine Perrot, présidente de l'association, la justice est "tombée dans le panneau" du gentil mari qui voulait juste revoir ses enfants plutôt que de comprendre le danger exprimé par la jeune femme et ses proches.
Les images du rassemblement à Besançon en hommage à Razia
La mort de Razia, celle Adelissa, jeune femme de 21 ans que son compagnon a avoué avoir tuée récemment à Mandeure (Doubs) ravive la colère. Ces deux morts de femmes s'ajoutent bien d'autres dont celle d'Alexia Daval à Gray. Le mari de cette dernière Jonathann Daval réfute désormais la mort lors de la jeune femme lors d'une dispute au domicile conjugal.