Le conseil départemental du Doubs a adopté le 18 mars le nouveau plan de rénovation urbaine. Nicolas Bodin adjoint à l'urbanisme nous explique pourquoi sur le quartier de la Grette, la reconstruction n'aura pas lieu avant au moins 11 ans.
Le Conseil Départemental du Doubs a adopté, en tant que partenaire associé, le nouveau plan de rénovation urbaine pour le quartier des 408, la déconstruction sur le site se poursuit. Après la démolition d’une première barre, une seconde sera totalement « grignotée » fin juillet.
Si la fin de la déconstruction est programmée pour 2022, il faudra attendre sans doute plus de dix ans pour entamer la reconstruction. «La date de 2030 est avancée mais ce n’est qu’un objectif» précise Nicolas Bodin, adjoint chargé de l’urbanisme à la ville de Besançon.
«Même si la ville avait voulu accélérer la rénovation de ce quartier elle n’aurait pas pu le faire, l’Agence Nationale de Renouvellement Urbain nous oblige à établir un calendrier qui tient compte de l’ensemble des constructions sur la ville » ajoute l'élu bisontin. Or il se trouve que le quartier de Planoise bénéficie aussi d’un programme de rénovation, 1200 logements vont être détruits dans les années à venir, il ne faut donc pas qu’il y ait de concurrence trop forte entre les différents programmes de rénovation et avec l’ensemble des programmes menés par des promoteurs privés dans d’autres quartiers de la ville.
La ville de Besançon s’est engagée à construire 500 logements par an, un objectif qui tend à équilibrer l’offre et la demande. Elle entend aussi améliorer la qualité de l’habitat et l’attractivité des quartiers périphériques de l’ouest de la ville à commercer par Planoise.
Repenser la ville du futur et l'habitat de demain
Il est également très important que les constructions nouvelles correspondent à des besoins en constante évolution. « Déjà un logement sur deux à Besançon est occupé par une personne seule et un sur quatre par deux personnes seulement et il est probable que cette tendance ne diminuera pas » ajoute Nicolas Bodin. «Et puis il y a d’autres phénomènes qu’il faut prendre en compte comme la colocation ou les habitats participatifs qui obligent à repenser la taille et la conception des logements » précise l'adjoint à l'urbanisme. Pas simple en effet de coller en temps réel voire d’anticiper sur ces évolutions de société. Les familles mono parentales par exemple doivent disposer de grands appartements qui ne font le plein bien souvent que le week-end ou une semaine sur deux.
On peut donc espérer que ce temps long entre déconstruction et reconstruction dans le quartier des 408 permettra grâce à la collaboration des urbanistes d’éviter des erreurs commises dans l’édification des grands quartiers périphériques dans les années soixante.