Guillaume Dujardin, professeur de 50 ans a été condamné par le tribunal correctionnel pour des faits d’agression, harcèlement et chantage sexuels sur 9 étudiant(e)s qu’il faisait répéter nus.
Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter.
Notre politique de confidentialité
Le tribunal le condamne à 4 ans de prison dont deux ans avec sursis probatoire.
Le prévenu est condamné à une obligation de soins, une interdiction d’entrer en contacts avec les victimes. Il sera inscrit au fichier des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (Fijais).
Il devra payer des sommes allant de 5.000 à 15.000 euros par victime.
Les faits remontent aux années 2014-2017. Guillaume Dujardin enseignait à cette période à l’Université de Franche-Comté. Il était connu dans le monde de la culture, il est le créateur du festival des caves qui a essaimé un peu partout en France.
Une emprise redoutable du prévenu sur ses jeunes victimes
Neuf anciennes étudiantes et un ancien étudiant du DEUST de théâtre à Besançon s’étaient partie civile.
Lors du procès, le procureur Etienne Manteaux avait souligné "l'emprise redoutable" du prévenu sur ses victimes, "passionnées de théâtre", et ses "méthodes de gourou" qui "s'immiscent dans leur vie privée et connaît leurs failles pour prendre le pouvoir". "Cette emprise avait pour finalité d'assouvir ses fantasmes : obtenir qu'elles se masturbent devant lui, simulent des viols ou encore se laissent photographier nues", avait poursuivi le procureur. "Pour moi, c'était un jeu d'acteur", s’était défendu Guillaume Dujardin, lors du procès.
L'avocat du prévenu, Me Mikaël Le Denmat, avait quant à lui plaidé la relaxe, estimant que le professeur Guillaume Dujardin n'avait "pas imposé de jouer nu à ses élèves" et qu'il "n'y a pas d'absence de consentement" sur les dossiers d'agressions sexuelles.
► Reportage E. Rivallain, L.Brocard avec : Anne Lassalle Avocate des parties civiles - Etienne Manteaux Procureur de la République
La décision rendue par le tribunal de Besançon est historique dans le monde du théâtre
Anne Lasalle, avocate des parties civiles s’est félicité du jugement. “Cette condamnation, “c’est surtout la reconnaissance de l’instrumentalisation du théâtre pour assouvir des besoins sexuels de Monsieur Dujardin. Le théâtre a été un alibi pour contraindre de très jeunes personnes à faire des choses assez violentes dans tous les sens du terme” a déclaré l’avocate.
Une condamnation qui pourrait faire jurisprudence dans le monde de la culture
“La décision rendue par le tribunal judiciaire de Besançon est une décision historique dans le monde du théâtre. Je pense que cette décision est attendue par le ministère de la Culture, et fera date. C’est la première fois qu’un professeur de théâtre est reconnu coupable face 10 parties civiles. J’espère que cette décision sera suivie par d’autres juridictions” ajoute l’avocate des étudiants et étudiantes.
“Il y a beaucoup de villes en France, comme à Rennes ou Limoges ou des dossiers sortent. Je pense qu’aujourd’hui, c’est le début d’une réelle réflexion que le théâtre doit avoir sur son enseignement” conclut l’avocate qui a souligné le courage des victimes et la qualité du procès.
Guillaume Dujardin n’était pas présent à l’énoncé du jugement
L’ancien professeur a 10 jours pour faire appel de sa condamnation. Son avocat n’a pas souhaité s’exprimer à la sortie de l’audience sur la peine prononcée. Une quarantaine de personnes étaient présentes dans la salle d’audience ce mardi 21 octobre pour soutenir quatre parties civiles présentes.