Besançon : quand le street art investit le terrain de Basket d'Isenbart

En hommage au peintre de Besançon Emile Isenbart à l'occasion du centenaire de sa mort, l'artiste bisontin Vincent Jacquin créé une œuvre picturale sur le sol du terrain de sport Isenbart, à Besançon avec la participation des basketteurs de rue et des riverains.

Parler d'Isenbart aux basketteurs de rue, ils vous indiqueront facilement le chemin pour vous rendre sur leur terrain fétiche au bord du Doubs. Isenbart, c'est avant tout un terrain de street basket. Le soir, les joueurs viennent de Besançon et des environs pour marquer des paniers sans respecter toutes les règles du sport en salle. 

Du peintre né en 1846 et mort en 1921 à Besançon à cheval sur les deux derniers siècles, ils n'en savent souvent rien. Qui se soucie de la vie de ces hommes et de ces femmes qui donnent leurs noms à des places ou des rues de nos villes ? 

Vincent Jacquin a les deux cultures : celle du sport urbain, du street art et celle de la peinture de paysage de la fin du XIXe siècle. Et en cette année du centenaire de la mort d'Emile Isenbart, il veut lui rendre hommage. 

Comment rendre hommage à Isenbart ? Je n'allais pas m'appuyer sur son oeuvre. On est sur deux langages différents. Finalement, ce qui nous rapproche est que nous sommes tous les deux des peintres de Besançon.

Vincent Jacquin

L'oeuvre de Vincent Jacquin est avant tout graphique, dynamique et ancrée dans la culture urbaine. Sur son site Small Studio, il se définit comme graphiste, muraliste et illustrateur basé à Besançon.

Mon travail est toujours pensé en fonction de sa finalité, qu’il soit posé sur papier ou peint sur un mur. Ma pratique couvre des champs variés qui vont du design graphique au design mural en passant par l’édition et l’illustration.

Vincent Jacquin

Avec le projet Isenbart, c'est comme si le terrain de sport devenait une grande toile de peinture. Pour la seconde fois, l'artiste a invité les riverains et les joueurs de Basket de rue à venir passer un moment pour mieux comprendre le projet et faire connaissance. Plus que la simple réalisation d'une oeuvre d'art, Vincent Jacquin veut faire de son projet une "démarche portée par les citoyens". 

La première réunion a déjà porté ses fruits. Les basketteurs avaient fait remarqué que des branches d'arbres les perturbaient dans leur jeu. Depuis elles ont disparu ! L'information avait été remontée par Vincent Jacquin à la mairie. Le projet a aussi évolué aprés avoir écouté les joueurs : adhérence du futur sol, graphisme en lien avec les lignes essentielles au jeu... La fresque doit durer au moins deux ans. Avant d'être recouverte éventuellement par un autre projet comme c'est le cas dans les autres "Playground" de Paris ou New York. Dans la capitale française, le terrain Duperré dans le IXe arrondissement est devenu incontournable :

Cette fois-ci, pour cette seconde réunion, quelques riverains sont venus par curiosité. Aux premières loges du terrain, les habitants du grand immeuble Le Président entendent jusque tard dans la nuit les déplacements des joueurs. 

Conçu comme un "point de jonction entre les publics", cette peinture murale pourrait devenir un nouveau "point de rencontre" entre les générations, les habitués du lieu et les riverains. 

L'idée est de faire communiquer les publics. Le projet est améliorable. On veut ouvrir notre projet ! On souhaite faire participer les habitants

Vincent Jacquin

Les idées des quelques riverains présents ne manquent pas. Attachés à leur quartier des Chaprais, ils aimeraient bien que ce projet de fresque au sol puisse impulser d'autres projets comme la restauration du vallon de la Mouillère.

En plein coeur de Besançon, cet endroit sauvage est un havre de fraîcheur. Aurélie, la compagne de Vincent Jacquin, se souvient qu'elle venait, lorsqu'elle était enfant, observer les salamandres et les tritons.

En janvier 2014, il était bien prévu des travaux de restauration de ce ruisseau de la Mouillère qui se jette dans le Doubs mais rien ne semble encore avoir été fait.

Le projet de peinture au sol, lui, est bien engagé. Cette initiative est soutenue financièrement par la Ville de Besançon (5 000 euros) et l’État (3000 euros).  Aline Chassagne, maire adjointe à la Culture de la ville de Besançon, l'a confirmé en venant ce samedi 4 septembre à Isenbart.

Associer la culture, le sport et l'intergénérationnel entre dans notre feuille de route.

Aline Chassagne, Maire adjointe à la culture de la ville de Besançon

Le chantier devrait débuter le 15 septembre. Vincent Jacquin aura le soutien logistique des élèves du CFA Bâtiment Bourgogne-Franche-Comté.

Mais, il reste encore à trouver 5000 euros pour boucler le projet de cette fresque géante au sol de 800 m2. Pour y parvenir une cagnotte a été lancée sur le site Opkal.

Avec cette oeuvre graphique, Besançon aura son "Playground" comme "une grande ville" résume un des joueurs de Basket de rue. 

Pendant deux semaines, des apprentis du CFA du Bâtiment de Bourgogne Franche-Comté se sont relayés pour aider Vincent Jacquin à la réalisation de cette fresque. Voici le reportage que nous avons pu tourner avec eux et des riverains intéressés par le projet. 

 

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