A l'occasion de la manifestation contre la réforme des retraites à Besançon ce mercredi 29 janvier, un collectif a organisé une flash mob sur le thème "Rosie la Riveteuse". L'image de cette femme, devenue icône du féminisme remonte à la deuxième guerre mondiale .
Elles sont une cinquantaine, syndicalistes, militantes ou tout simplement manifestantes en tête du cortège ce 29 janvier. Habillées d'un bleu de travail, gantées de jaunes, elle ont chanté et dansé sur l'air de "A cause des garçons" revisité en "A cause de Macron".
Le groupe a pris la tête du cortège et répeté la chorégraphie à deux reprises. Devant la chambre de commerce et d'industrie et à Chamars pour la plus grande joie des manifestants. Une opération féminine pour defendre en particulier le droit des femmes à la retraite comme l'explique l'enseignante Karine Laurent, membre de l'intersyndicale : "On a voulu dénoncer dans cette réforme le sort des femmes. Le premier ministre prétend que cette réforme sera au bénéfice des femmes, mais c'est le contraire qui va se produire. Les 1000 euros promis pour une carrière complète ne seront pas accessibles à toutes. 40% de femmes n'ont pas une carrière complète donc de nombreuses femmes n'auront même pas 1000 euros de retraite "
Une flash mob version Rosie reprise également ce jour à Dole et à Lons, et un peu partout en France. Dernièrement, un flash mob Rosie la riveteuse s'était déroulée dans la gare de l'Est à Paris à l'initiative du collectif Attac.
Derrière ce déguisement, se cache un personnage, Rosie issue de l'histoire américaine contemporaine.
Rosie la riveteuse ou la naissance d'une icône
Un bandana rouge à pois noué sur la tête, un bleu de travail et la démonstration de la force physique de l'ouvrière, autant de symboles qui ont forgé la légende de Rosie la Riveteuse.
Cette affiche de propagande américaine de 1943 était destinée à encourager les femmes américaines à travailler à l'effort de guerre dans les usines américaines d'armement et de construction navale et aéronautique. Rosie était alors le symbole du dévouement des ouvrières pendant que les hommes étaient au front.
Le dessinateur de cette affiche, J.Howard Miller, s'est librement inspiré du tableau Norman Rockwell ci-dessous, montrant l'ouvrière à la pause, le sandwich à la main et le pied posé sur "Mein Kampf".
Re-découverte par les mouvements féministes dans les années 80, cette affiche et son slogan "we can do it", "nous pouvons le faire", sont détournés de leur sens patriotique pour devenir cri de ralliement de l'émancipation des femmes. Comme Rosie la Riveteuse, 80 % des 20 millions de femmes qui avaient servi l'industrie américaine durant les années 40 ont été renvoyées à leur foyer une fois la guerre achevée.
En 2015, la chanteuse Beyonce avait publié une photo d'elle habillée en Rosie sur son compte Instagram.
La chanteuse Pink s'est aussi inspirée de Rosie dans son clip Raise you glass.